Disponible depuis le 5 juillet en France, Snowball Earth est l’une des nouveautés de Panini Manga à surveiller. Ce seinen post-apocalyptique suit les survivants de l’humanité qui luttent contre des monstres géants, sur une Terre complètement glacée. Oscillant rapidement entre humour et horreur, le mangaka Yuhiro Tsujitsugu a fait sensation avec sa première œuvre. D’abord publiée sous forme de one-shot dans le Monthly Big Comic Spirits, son succès lui a assuré une publication régulière. On a lu pour vous les deux premiers tomes de ce manga recommandé par Hideo Kojima (Metal Gear Solid, Death Stranding) et ONE (Mob Psycho 100, One Punch Man).
Synopsis : Tetsuo, un garçon d’une grande timidité, a pour seul ami Yukio, un robot géant. Ensemble, ils affrontent dans l’espace des monstres galactiques qui menacent l’humanité… Hélas, son statut de sauveur de l’humanité isole Tetsuo, qui a bien du mal à sociabiliser avec ses congénères. Lorsque Tetsuo revient sur Terre après sa dernière bataille, il découvre avec stupeur un paysage dévasté. Durant son absence de dix ans, la planète est entrée dans une nouvelle ère glaciaire. Des humains ont-ils survécu ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette transformation rapide ?
Un trait maîtrisé
Ce qui marque dès les premières pages de Snowball Earth, c’est la maîtrise du trait de Yuhiro Tsujitsugu. Pour une première œuvre, il s’agit d’un sans-faute. Les décors sont soignés, le design du robot Yukio est très bien réalisé et les personnages sont facilement identifiables. Si Tetsuo possède un visage de Shōnen classique, le personnage de Ao Nogi, lui, mérite une mention spéciale. Son apparence aussi bien que sa tenue sont particulièrement mises en valeur par le talent du mangaka.
Le découpage est lui aussi agréable. Tsujitsugu Sensei fait en sorte de rendre la lecture dynamique et sait quand il peut se permettre une double page impressionnante. Après tout, la SF post-apocalyptique se prête particulièrement aux paysages grandioses et la différence de taille gargantuesque entre les monstres et les humains donne des perspectives intéressantes au mangaka.
Snowball Earth : une histoire à plusieurs tons
Snowball Earth, c’est un drôle de mélange qui oscille sans cesse entre drame, comique, action et horreur. Le personnage principal, Tetsuo, incarne bien ce paradoxe. En effet, ce héros est à la fois un adolescent asocial qui ne cesse de faire des bourdes lorsqu’il essaie de communiquer, et un combattant aguerri pour qui la mort est toujours proche. La plupart des autres personnages bondissent, tout comme Tetsuo, de situations ou souvenirs traumatisants aux évènements cocasses en quelques cases. Yuhiro Tsujitsugu s’épanouit dans le rire et garde un rythme soutenu, oscillant toujours entre Shōnen et Seinen.
Le mangaka semble donner de la tête un peu partout, il est donc parfois difficile de se plonger dans l’émotion, qui est régulièrement désamorcée. Par exemple, lorsqu’un des survivants de l’humanité meurt, le petit groupe isolé semble à peine le remarquer et les dangers sont assez vite résolus. Il en va de même pour les monstres, dont le chara-design assez simple détonne avec l’horreur qu’ils sont censés invoquer.
On ne peut que saluer l’ambition du mangaka, qui n’hésite pas à jeter, dès le deuxième tome, de nombreuses pistes prometteuses pour l’avenir de l’œuvre. Ainsi, les lignes se brouillent entre ami et ennemi, puisqu’on rencontre des survivants désirant anéantir Tetsuo, ainsi que des monstres protégeant l’humanité. En évitant l’écueil du manichéisme, Yuhiro Tsujitsugu nous donne envie de pousser la lecture plus loin. On comprend l’engouement et la curiosité du public japonais.
Un manga abordable
Snowball Earth possède toutes les caractéristiques d’un titre efficace. En effet, il est simple à lire et abordable dès un jeune âge (présence légère de nudité et bonnes giclées de sang, donc à partir de 12 ans). On suit l’intrigue sans peine et les personnages, humains ou robots, sont attachants, certains des monstres deviennent même vite intrigants.
On se demande où le mangaka va nous emmener, entre pouvoirs spéciaux, télépathie et apprivoisement des monstres. Cinq tomes étant déjà sortis au Japon, la suite devrait bientôt nous arriver en France. Il s’agit donc d’une valeur sûre si vous cherchez une lecture assez légère mais consistante, avec un avenir prometteur.
Si on peut regretter un petit manque d’inspiration sur la forme, le fond de l’intrigue semble tout de même ouvrir des possibilités très intéressantes. Le mangaka semble se diriger vers un grand nombre de révélations, d’ennemis supplémentaires et donc de belles surprises. Puisqu’il s’agit d’une première œuvre, il y a fort à parier que Snowball Earth trouvera son équilibre dans les prochains tomes à venir, transformant l’essai.
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