Trois ans après les tragiques événements de Notre-Dame de Paris, des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont dévoilé de nouvelles découvertes.
Après avoir découvert un sarcophage en plomb du XIVe siècle dans les entrailles du monument, de nouveaux vestiges médiévaux ont été découverts et sont pour la plupart « dans un exceptionnel état de conservation ».
Des trésors médiévaux enfouis dans les entrailles de Notre-Dame
Suite aux premières découvertes, les archéologues ont poursuivi leurs travaux. Ils ont ainsi pu trouver une fosse dans laquelle ont été enfouis des éléments sculptés polychromes. Ces trésors appartenaient à l’ancien jubé de Notre-Dame, construit vers 1230 et détruit au début du XVIIIe siècle.
Grâce à cette fouille, une centaine d’éléments se sont ajoutés à la liste des découvertes, dont certains pèsent près de 400 kg. Par exemple, des personnages aux drapés et aux cheveux en mouvement, des éléments architecturaux (mini-cathédrale), des décors végétaux…
Pour l’archéologue Christophe Besnier, ils ont les éléments pour reprendre complètement l’étude du jubé. Certains fragments découverts semblent également appartenir à un ensemble que tous les spécialistes pensaient disparu. Une figure aux yeux fermés faisant penser au Christ lors de sa descente au tombeau. Egalement, un autre fragment présentant des indices en lien avec le fragment Adam et Eve et la chaudière de l’enfer exposé au Louvre.
Ce jubé a été enfoui par les ouvriers de l’époque de Louis XIV. Christophe Besnier nous explique la raison :
« Il s’agit probablement d’un geste pratique, car il va de soi qu’il était plus simple de laisser ces gravats au sol à l’intérieur que de les sortir. Mais on peut aussi y voir un respect du sacré, une forme d’inhumation de ces vestiges au sein-même de la cathédrale. »
Ce phénomène avait déjà été observé dans les cathédrales de Reims, Chartes et Noyon.
L’intégralité du jubé n’a pas pu être extraite. Certains fragments sont encore un peu plus en profondeur, dans le chœur de la cathédrale.
Et le sarcophage ?
Concernant le mystérieux sarcophage découvert dans la cathédrale, les chercheurs estiment qu’il pourrait appartenir à un chanoine de haut rang, enterré ici au XIVe siècle. Il ne possède pas de plaque indiquant le nom du défunt. De petites perforations opérées sur la structure ont permis d’y insérer une micro-caméra et d’effectuer plusieurs observations. L’archéologue Christophe Besnier raconte ainsi :
« On a pu identifier des restes de tissus, des matières organiques comme des cheveux, et des restes de végétaux notamment au niveau de la tête, a priori on dirait du buis, une pratique réservée à une élite sociale. Le fait que ces restes soient encore là présage d’une excellente conservation de son contenu. Du défunt comme de ses habits et des objets qui lui sont associés. »
Le sarcophage devrait bénéficier d’un nettoyage minutieux afin de révéler des décors gravés. Mais son ouverture ne sera pas pour tout de suite : une équipe doit être constituée dans les mois qui viennent pour planifier l’ouverture.
Les archéologues ont également trouvé plusieurs autres sépultures. Une caméra a en effet laissé entrevoir un autre cercueil en plomb. Affaire à suivre…
Prévue pour durer trois semaines, la fouille s’est finalement étalée sur un peu plus de deux mois. Les scientifiques rêvent d’une suite. Les autres acteurs du chantier, eux, espèrent surtout tenir le calendrier imposé par le président de la République : d’ici deux ans, la cathédrale devra rouvrir ses portes au public.
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