« Le Fantôme de l’Opéra » : une histoire de fiction inspirée de la réalité

Swali Guillemant
Swali Guillemant
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L’Opéra Garnier à Paris est une institution au rayonnement international. Longtemps inaccessible pour une grande partie de la population, il fut et reste un lieu de fantasmes et de mystères. L’histoire qui a rendu ce lieu mondialement connu est celle du Fantôme de l’Opéra. Le roman de Gaston Leroux fut un franc succès et a été maintes fois adapté sur la scène et à l’écran. Mais saviez-vous que cette histoire de fiction s’inspire de faits réels ? 

Le Fantôme de l’Opéra, un roman de Gaston Leroux

Le Fantôme de l’Opéra est un roman français entre les genres du fantastique et du policier, écrit par Gaston Leroux et publié en 1910. L’écrivain n’en était alors pas à son coup d’essai, il avait déjà acquis une certaine notoriété pour avoir écrit plusieurs romans policiers empreints de fantastique, comme Le Mystère de la chambre jaune.

Gaston Leroux, auteur du Fantôme de l'Opéra - Cultea

Dans l’œuvre Le Fantôme de l’Opéra, qui fut tout de suite un succès, il est question d’un mystérieux fantôme, prénommé Erik, qui a élu domicile dans les souterrains de l’Opéra Garnier. Il s’y est réfugié après avoir été défiguré dans un incendie qui a tué son grand amour. Ce dernier va nouer une relation avec une cantatrice de l’Opéra, Christine. L’auteur a utilisé son imagination et s’est inspiré de plusieurs légendes, mais l’actualité de son époque lui a également fourni des idées et a contribué au succès du livre.

Le Fantôme de l'opéra - Cultea
Peinture de la peintre Anne Bachelier

L’incendie de l’Opéra rue Le Peletier : naissance de la légende

Le 28 octobre 1873, alors que le nouvel opéra créé par Charles Garnier était encore en construction, un incendie se déclencha dans ce qui était alors l’Opéra de Paris et le conservatoire, rue Le Peletier. Il fut sûrement dû à l’utilisation de bougies combinées avec des décors en toiles peintes.

L'incendie de l'Opéra de Paris - Cultea

L’Opéra rue Le Peletier fut complètement détruit et parmi les victimes de l’incendie, une ballerine et son fiancé, un jeune pianiste perdirent la vie. En effet, après l’effondrement du bâtiment à cause des flammes, les autorités déclarèrent le pianiste comme étant décédé.

C’est là que la légende démarre. Selon elle, le pianiste n’a pas péri dans les flammes, mais était bel et bien vivant. Il aurait eu une partie du corps et du visage brûlée et, ayant tout perdu, il se serait retiré de la vie dans les souterrains du nouvel opéra en construction. Toutefois, on ne sait pas si cette dernière partie de l’histoire est véridique ou pas.

Un cadavre retrouvé à l’Opéra

Des années plus tard, en 1907, on retrouva le corps d’un homme dans les méandres de l’Opéra Garnier. La police établit qu’il s’agissait du cadavre d’un communard, simple victime lors de la Commune de Paris en 1871. Mais la légende du pianiste défiguré faisait déjà fureur parmi les Parisiens, y compris Gaston Leroux. Certains attribuèrent ce corps au fantôme. L’auteur Gaston Leroux écrivit d’ailleurs dans l’avant-propos de son roman :

« On se rappelle que dernièrement, en creusant le sous-sol de l’Opéra pour y enterrer les voix phonographiées des artistes, le pic des ouvriers a mis à nu un cadavre. Or, j’ai eu tout de suite la preuve que ce cadavre était celui du Fantôme de l’Opéra ! J’ai fait toucher cette preuve, de la main, à l’administrateur lui-même, et maintenant il m’est indifférent que les journaux  racontent qu’on a trouvé là une victime de la commune.« 

Les accidents à l'opéra - Cultea

D’autres incidents suspects alimentèrent l’histoire du fantôme de l’Opéra

Un autre accident prit place le 20 mai 1896, lors d’une représentation de Faust du compositeur Charles Gounod. En effet, l’un des contrepoids du grand lustre pesant environ vingt tonnes se décrocha et tua une spectatrice. Une série de phénomènes étranges ont également eu lieu au sein du bâtiment. En effet, on retrouva un machiniste pendu, mais sans la corde. Puis, une jeune danseuse fit une chute qui lui coûta la vie.

Tous ces événements furent une source d’inspiration pour Gaston Leroux. Le Fantôme de l’Opéra a beau être une œuvre imaginée par un auteur, la frontière entre fiction et réalité est donc extrêmement mince. L’œuvre est inspirée d’accidents réels, les faits nourrissent et donnent naissance à la légende. Mais d’une certaine façon, le mythe rend la réalité encore plus vraie, puisqu’il fournit une interprétation des faits et que l’on y croit. Et vous, pensez-vous que le fantôme a vraiment parcouru les souterrains de l’Opéra de Paris ?

 

Sources : 

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