La dernière impératrice des Français : Eugénie de Montijo

La dernière impératrice des Français : Eugénie de Montijo

Découvrez les anecdotes les plus marquantes de la vie de lImpératrice Eugénie de Montijo. Il est dit que cette Impératrice était l’une des plus belles femmes d’Europe. En outre, cette Espagnole a su s’imposer pour devenir la dernière souveraine Française en épousant Napoleon III.

Les origines de l’Impératrice Eugénie de Montijo

Maria Eugenia de Guzmán, comtesse de Teba, est plus connue comme l’Impératrice Eugénie. Cette dernière est née le 5 mai 1826 et avait donc 18 ans de moins que l’Empereur Napoléon III. Son père, Don Cipriano de Palafox y Portocarrero, vient d’une grande famille espagnole qui a donné des rois à la Castille et au Portugal.

Il était alors l’allié de la France sous le Premier Empire. On l’appellait « Afrancesado ». Celui-ci fut exilé de 1815 à 1830. Il put ensuite regagner Madrid où il hérita, en 1834 à la mort de son frère, du palais de Montijo.

Sa mère, Maria Manuela Kirkpatrick de Closbourny de Grévigné, était une aristocrate d’origine écossaise. L’Impératrice Eugénie avait également une sœur dont elle était proche : Maria Francisca de Sales, que l’on appelait Paca. Les années 1830 sont des années troubles en Espagne, car un mouvement politique (le carlisme) met à mal le pays. La pandémie du choléra est aussi présente en cette période.

Maria Manuela décide de fuir vers la France, dans un premier temps à Biarritz, avant de s’installer à Paris où Eugénie et Paca vont être placées au couvent du sacré cœur. Ce qui explique le côté très dévot de la future Impératrice.

En 1839, son père meurt et elle doit retourner à Madrid. Elle y retrouvera des activités qu’elle avait partagées avec lui, comme la natation, l’escrime et les corridas. C’était en effet une sportive accomplie. Elle était également une jolie femme de 23 ans qui cherchait un prétendant.

Alors que dans un premier temps elle pensait épouser le duc d’Elbe, sa mère en décida autrement. C’est donc Paca qui se maria avec le duc. Le destin prédit un tout autre futur à Eugénie de Montijo, « bercée » et éduquée aux à travers les cours d’histoire sur les épopées napoléoniennes…

Napoléon III et Eugenie

Dès leurs premières rencontres en 1849, le Prince-Président semble sous le charme d’Eugénie de Montijo. Lors de leur rencontre à l’Élysée, il est intrigué et surtout attiré par cette jeune et jolie Espagnole qui le pique dans son orgueil, lui qui est habitué aux conquêtes faciles. Offrant son bras à Eugénie pour aller au parc après le dîner, le Prince-Président s’entendit répondre :

« Monseigneur, ma mère est là »

Puis la jeune femme s’effaça, obligeant Louis-Napoléon à prendre le bras de sa mère.

« Je ne crois pas qu’il se soit beaucoup amusé ce soir-là »

Eugénie de Montijo à propos de cette journée.

L’anecdote la plus célèbre nous vient du moment où le Prince président demanda le passage pour sa chambre. Elle répondit alors sans la moindre gêne :

« Pour parvenir jusqu’à ma chambre, il vous faudra passer par la chapelle » c’est à dire le mariage.

Napoléon III aurait alors dit à la princesse Mathilde :

« Je l’aime, c’est elle que je veux » […] « je préfère une femme que j’aime et que je respecte à une femme inconnue dont l’alliance aurait eu des avantages mêlés de sacrifices ».

Napoléon III
Napoléon III
Eugenie de Montijo
Eugenie de Montijo

Un mariage d’amour

Ce mariage ne fut pas forcément accepté par la famille de Napoléon dans un premier temps. En effet, Jérôme Bonaparte, sa fille Mathilde et le prince Napoléon-Jérôme voient s’éloigner d’eux les perspectives d’accès au trône, puisque l’enfant de cette union sera le successeur de Napoléon III.

Ses ministres étaient également contre ce mariage, n’y voyant aucun avantage politique pour la France. Mais malgré cela, il décida de l’épouser à Notre Dame de Paris le 30 janvier 1853. Un mariage d’amour peu commun pour une tête couronnée à la fin du XIX siècle.

Ce mariage d’amour fit d’eux un couple soudé, malgré de nombreux conflits, notamment à cause des multiples tromperies de Napoléon III.

Il lui sera resté fidèle 6 mois et leur fils sera leur seul lien. Elle donna en effet naissance en 1856 à Louis Napoléon, fils unique du couple impérial et héritier de l’Empire.

l’Exil anglais

Après la chute de l’Empire, elle devance son époux encore prisonnier en Allemagne pour louer Camden place, à Chislehurst en Angleterre. C’est dans cette demeure que Napoléon III meurt le 9 janvier 1873.

Le Prince Impérial Louis Napoléon Bonaparte devient cadet, en Angleterre, de l’Académie royale militaire de Woolwich. Puis il sera affecté dans un corps de cavalerie à destination de l’Afrique du Sud, où il est tué par les Zoulous le 1er juin 1879, près de sa nouvelle demeure.

Eugénie fonde en 1881 l’abbaye Saint-Michel de Farnborough, conçue comme un lieu de prière et un mausolée impérial pour Napoléon III et pour le prince impérial.

L’anecdote sur la lettre

Le 26 octobre 1870, Guillaume Ier avait écrit une longue lettre manuscrite en français à Eugénie, en réponse à une missive dans laquelle elle lui demandait de faire cesser l’hécatombe de la guerre franco-prussienne.

Guillaume Ier l’avait rassuré sur ses intentions mais averti qu’il demanderait des cessions de territoire pour prix de sa victoire. Sans citer nommément l’Alsace-Lorraine, il les justifiait ainsi :

« C’est cette triste considération seule, et non le désir d’agrandir une patrie dont le territoire est assez grand, qui me force à insister sur des cessions de territoire qui n’ont d’autre but que de reculer le point de départ des armées françaises qui à l’avenir viendront nous attaquer »

En 1918, l’impératrice pensa que cet aveu pourrait être utile à la France pour justifier le retour de l’Alsace-Lorraine. Elle décida alors de transmettre la lettre de Guillaume au gouvernement français.

La dernière impératrice des Français était une femme de son temps, qui fut curieuse des avancées technologiques de la fin du XIX siècle. Elle apprit à conduire, elle sera fascinée par  les premiers avions et soutiendra le télégraphe de Marconi. Eugenie garda toujours un œil sur la France. Son soutient au capitaine Dreyfus ne passa d’ailleurs pas inaperçu.  Elle mourut à 94 ans, le 11 juillet 1920, ayant survécu près d’un demi-siècle à son mari et à son fils unique… 

 

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Sources : 

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