« J’ai perdu mon corps » est une leçon de cinéma ! [critique]

"J'ai perdu mon corps" est une leçon de cinéma ! [critique]

Réalisé par Jérémy Clapin, J’ai Perdu mon Corps est probablement le meilleur film d’animation de l’année 2019 et se place incontestablement comme un des meilleurs films sortis cette année-là. Une double intrigue passionnante entre l’histoire d’amour du protagoniste Naoufel et la cavale survivaliste d’une main à la recherche de son corps.

J’ai perdu mon corps : une leçon de cinéma !

J’ai perdu mon Corps est une véritable leçon de cinéma. Une vision humaniste de grande ampleur, incroyable et subtile. C’est du grand art dans son expression la plus pure. Jérémy Clapin signe une épopée humaine d’une grande intensité, une histoire universelle et extrêmement touchante. Un récit à double lecture qui oppose une simplicité humaine très réaliste à une histoire fantastique très poétique.

Cette main qui recherche son corps est l’expression de toute la ténacité de l’espèce humaine, même face aux pires défaites. C’est l’expression de la force de l’être humain, mais également de sa sensibilité. C’est une belle idée de choisir une main, comme représentation du corps, des sens, voir de l’âme. Notre main est la partie du corps qui interagit le plus avec notre environnement. C’est elle qui subit le froid, la chaleur, les brûlures, c’est elle qui teste les limites du corps humain.

La main accompagne chaque instant de notre vie, de la naissance à la mort. C’est elle qui touche les corps, la peau, l’herbe qui vibre dans le vent, l’eau salée d’un océan, elle magnifie le toucher et les sens. C’est elle aussi qui affronte toutes les premières fois. À travers J’ai perdu mon corps, Jérémy Clapin parvient parfaitement à reproduire ces sensations, cette représentation de la vie, et tout ce qu’il en découle. Cette main est un élément vivant, vital, une personnification qui recherche sa maison. Après tout, ce n’est pas le premier à utiliser cette idée, mais il la magnifie avec énormément de sensibilité.

Une main qui cherche son chemin

Porté par la superbe bande-son de Dan Levy, le métrage est également une leçon de maîtrise technique. L’animation est superbe, et permet des séquences magnifiques pendant l’odyssée de cette main qui affronte de nombreux dangers. C’est aussi et surtout une leçon d’écriture sur l’amour, la vie, la mort aussi. Une écriture puissante, romanesque et romantique, qui trouve des instants de grand cinéma. La séquence de rencontre entre les deux protagonistes, via un interphone, est absolument géniale. Le final est renversant, laissant tout ceci en suspens, entre deux univers.

J’ai Perdu mon Corps est peut-être le meilleur film de 2019. Une œuvre à la portée émotionnelle sans limite. Une écriture intelligente et pertinente. Une vision humaniste incroyable et subtile. Du grand art. 

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