Tout a commencé dans une petite chambre de bonne de Montmartre où Francis Lai faisait écouter ses musiques au fond d’un lit, cachés sous une couverture au jeune réalisateur Claude Lelouch. Un duo qui allait gagner la palme d’or à Cannes pour « Un homme et une femme » !
Tout juste cinquante-cinq années plus tard, ce même réalisateur devenu l’une des sommités du genre, venait rendre hommage à son compositeur de prédilection : Francis Lai.
Ouvrant la soirée dans un Grand Rex plein à craquer, Claude Lelouch rappela que le compositeur, qui commença par la chanson avec Édith Piaf, Mireille Mathieu et bien d’autres, était « l’homme de sa vie »… « En tout bien tout honneur, n’est-ce pas Dagmar ?…» ajouta le créateur de tant de films en s’adressant à Dagmar Lai, femme de la vie du regretté compositeur niçois, qui pour l’occasion était entourée de ses enfants et petits-enfants.
Autant de générations de Lai que de générations de fans qui continuent à fredonner les mélodies implacables de ce créateur romantique qui de « Love Story » à « Itinéraire d’un enfant gâté », de « Bilitis » à « Un homme et une femme », du « Passager de la pluie » à « Emmanuelle » sut si bien servir les femmes avec ces mélodies si touchantes que de nombreuses fois, le public du Rex versa une larme à l’écoute des musiques et à la vue des projections si bien réalisées, pour un spectacle qui allait ravir le public parisien pourtant réputé si difficile.
La version de Love Story, chantée en français et en anglais (par le duo féminin The French Mademoiselles) fût particulièrement remarquée et rappela que Francis Lai demeure un compositeur toujours autant apprécié outre-Atlantique où il refusa pourtant de s’installer malgré la gloire et les demandes récurrentes de nombreux réalisateurs.
Si de nombreux fameux acteurs étaient présents, telle Anouk Aimée venue applaudir la musique de celui qui lui avait même proposé de chanter peu avant sa disparition (il avait ainsi composé une œuvre pour elle, puis demandé un texte au parolier d’Alain Bashung, Boris Bergman). On voyait même des vedettes du petit écran (Laurent Boyer ou encore l’ex-speakerine Denise Fabre venue exprès de Nice), mais surtout des anonymes venus écouter les mélodies toujours bouleversantes du compositeur oscarisé à Hollywood.
On aurait aimé voir ce spectacle diffusé en prime-time sur l’une de nos chaînes et l’on ne désespère pas de le revoir un jour puisque des cadreurs arpentaient les traverses du Grand Rex afin de ne pas rater un plan de ce « Francis Lai Story » qui offrit un spectacle tout en tendresse avec une section musicale de première ordre et notamment le pianiste Jacky Delance et cet imposant orchestre (le Francis Lai Orchestra) qui fit résonner les notes des « Uns et les autres », « Vivre pour vivre » et de tant de chef d’œuvres de Francis Lai nous donnant envie de courir réécouter les disques.
Le spectacle nous parut si court… il dura pourtant près de deux heures, et qu’une fois terminé, la musique de Francis Lai nous manquait déjà.
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