Le 30 mars dernier 2022, le télescope Hubble a repéré une étoile située dans une galaxie très éloignée. Baptisée Earendel, elle pourrait être la plus « lointaine » étoile connue à ce jour.
« C’est de loin l’étoile isolée la plus éloignée que nous ayons jamais vue », affirme l’astrophysicienne Jane Rigby, l’une des auteures de l’étude qui a mis au jour cette formidable découverte. Sous nos regards lointains, l’infiniment grand se dessine encore, comme une carte miraculeuse dont on ne connaît pas le territoire. L’astre Earendel, surnommé d’après un vieil anglais qui signifie « étoile du matin » ou « lumière montante », illumine en effet un vaste espace de perspectives.
D’après les observations, Earendel naquit il y a 12,9 milliards d’années, c’est-à-dire très peu de temps après le Big Bang et la naissance de notre Univers. Un record. Par ailleurs, sa masse représenterait au moins cinquante fois celle du Soleil. « C’est le genre de choses que j’aimerais que l’on découvre plus souvent, et j’ai hâte de voir ce que montreront leurs observations de suivi », déclare Katherine E. Whitaker, astronome à l’université du Massachusetts.
Explications de la NASA sur la découverte d’Earendel par le télescope Hubble.
Le suivi est assuré par le télescope James-Webb, dont les données collectées « vont déjà servir à préciser la nature et les propriétés de Earendel », d’après les explications du média Futura Sciences. « Earendel existait il y a tellement longtemps qu’il se pourrait qu’elle n’ait pas été composée des mêmes matières premières que les étoiles autour de nous aujourd’hui », indique Brian Welch, l’astrophysicien à la tête de la découverte. Si les théories avancées se confirment, Earendel pourrait en effet apporter une nouvelle compréhension de l’univers. Tout particulièrement concernant ses premières étoiles.
L’astronomie, une science qui touche le ciel
Le temps est une ressource fascinante, nébuleuse, difficilement mesurable. Et dans l’espace, le temps ne s’écoule pas de la même manière. La technologie actuelle – et dans le cas de Earendel, le télescope Hubble – permet alors d’observer « les étoiles et les galaxies extrêmement lointaines, telles qu’elles apparaissaient il y a des millions voire des milliards d’années », souligne National Geographic.
Avant la découverte d’Earendel, Icarus détenait le record de l’étoile la plus lointaine. Cette étoile supergéante détectée en 2018, située à plus de 9 milliards d’années-lumière de la Terre, est apparue sous le regard de Hubble telle qu’elle était à cette période de l’Univers. Une prouesse, puisque ce type d’étoile n’est normalement pas visible, même avec les plus puissants télescopes.
Dans l’histoire de l’astronomie stellaire, ce sont les Chinois qui se seraient en premier intéressés aux étoiles, vers -2 300, en leur donnant des noms. En 386, des astronomes chinois auraient observé l’une des découvertes pionnières : une supernova (explosion d’une étoile). Il faut cependant préciser que l’incertitude plane encore sur la nature du phénomène alors observé. Quelques siècles plus tard, en 1437, l’Observatoire de Samarcande, en Ouzbékistan, publiait une compilation astronomique : les Tables sultaniennes. Celles-ci recensaient alors déjà plus de mille étoiles.
À notre époque moderne, les technologies se mêlent pour nous laisser des témoignages époustouflants, telle que Véga, première étoile photographiée après le Soleil, en 1870. Image d’une empreinte intemporelle, où l’infini nous semble parfois descendre du ciel.