La sélection naturelle est parfois bien sévère. Certaines espèces s’améliorent et s’adaptent pour survivre à leur environnement, tandis que d’autres sont totalement dépassées. C’est plus ou moins le cas du drôle d’oiseau dont on va vous parler aujourd’hui : le Kakapo.
Le Kakapo était jadis un véritable phénomène. Ce dernier peuplait alors l’intégralité de la Nouvelle-Zélande. Mais malheureusement pour lui, l’arrivée et le développement des activités humaines ont provoqué sa quasi extinction. Il faut dire aussi que l’animal n’est pas très débrouillard.
Un oiseau qui ne vole pas
Le Kākāpō ou « perroquet de nuit » en maori est un oiseau qui ne vole pas. En effet, ne vous attendez pas à le voir agiter ses belles petites ailes vertes et jaunes dans le ciel, cela n’arrivera jamais. La raison ? Et bien pépère présente un peu d’embonpoint. Ainsi, le Kakapo affiche un poids moyen de quatre kilogrammes, faisant de lui le perroquet le plus lourd du monde. En comparaison, le poids d’une Perruche oscille en moyenne entre 40g et 200g, celui d’un Aras est généralement d’1kg et enfin celui d’un Cacatoès se situe aux alentours de 400g. Si on rajoute une envergure de soixante centimètres de long, cela nous fait un bel animal. Mais ses ailes sont également trop courtes pour pouvoir supporter un tel gabarit. De ce fait, le Kakapo ne vole pas et se contente de marcher.
Heureusement, l’animal est végétarien. Ouf. En effet, vous imaginez bien qu’avec de telles contraintes de mouvements, la chasse aurait été difficile… Bien que, grâce à ses vigoureuses pattes, le Kakapo soit capable de grimper dans un arbre. Il s’en laisse alors tomber doucement en utilisant ses ailes comme « parachute ». Certains y arrivent mieux que d’autres, ce qui peut donner lieu à des chutes malencontreuses…
Un oiseau docile et amical
Le Kakapo était une proie prisée des maoris à la fois pour leur viande, mais aussi leur plumes ou tout simplement en faire un animal de compagnie. Une proie prisée parce que très facile à attraper.
En effet, le Kakapo a subi de nombreuses évolutions l’ayant conduit à son apparence actuelle. Ces évolutions ou plutôt « adaptations » sont dues au fait que ce dernier ne possède aucun prédateur terrestre naturel. Ainsi, un certain nombre de ses comportements peuvent nous paraitre étranges. Par exemple, cette prise d’embonpoint et ce raccourcissement des ailes peuvent s’expliquer par une inutilité du recourt au vol. Pourquoi avoir la capacité de décoller brusquement si personne ne vous traque ? De plus, les Kakapos sont réputés pour avoir un parfum singulier décrit comme « sucré ». Cela leur permet de se retrouver entre eux dans les bois. On imagine mal une telle caractéristique perdurer s’il existait des prédateurs. Ces derniers auraient alors un avantage certain et pourraient les pister sans difficultés.
De plus, lorsque vous vous approchez d’un Kakapo, ce dernier va avoir le réflexe de se figer, utilisant son plumage vert et jaune comme un camouflage. Mais une fois figé, l’animal est encore plus simple à capturer…
Enfin, cette absence de prédateur fait que l’espèce se reproduit à un rythme particulièrement lent. Ainsi, le Kakapo se reproduit seulement tous les deux à quatre ans. De plus, seulement la moitié des œufs s’avère généralement fertile.
L’action de l’homme
Malheureusement, avec l’arrivée de plus en plus de population, le nombre de Kakapo a drastiquement chuté. En effet, avec l’homme ce sont des dizaines voire des centaines de nouvelles espèces qui débarquent dans le milieu de vie du Kakapo. Il y a le chat, les rats, hermines et autres animaux susceptibles de « chasser » l’oiseau ou ses œufs. On préfère mettre le mot « chasser » entre guillemets parce qu’à ce niveau là il n’y a pas vraiment de challenge…
Ainsi, au milieu des années 1990 on comptait seulement 51 individus sur le sol néo-zélandais. Aujourd’hui, avec les politiques de protection menées par le gouvernement, la population est remontée à plus de 200 individus. Chaque oiseau peut espérer vivre entre 60 et 90 ans, de quoi laisser de la marge pour faire remonter la courbe.
Voilà donc la triste histoire d’une espèce qui avait pris ses aises dans son milieu et qui s’est retrouvée bouleversée par l’arrivée de l’homme. Ce perroquet, aux traits hibou-esques, est principalement nocturne. Ce dernier point en fait une fois de plus un animal vraiment à part. On ne peut que lui souhaiter de perdurer encore longtemps, notamment grâce aux programmes de protection néo-zélandais.
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