« Apples », un long-métrage poétique et déconcertant [Les Arcs 2020]

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Présenté en compétition officielle du Les Arcs Film Festival, Apples est le premier long-métrage du réalisateur Christos Nikou. Il nous livre une réflexion poétique sur le monde presque dystopique dans lequel vivent ses personnages. 

Synopsis : Aris, un cinquantenaire solitaire, fait partie des nombreuses victimes d’une mystérieuse pandémie provoquant l’amnésie soudaine des contaminés. Ayant oublié qui il est et d’où il vient, il est choisi pour tester un nouveau traitement censé l’aider à se créer une nouvelle identité. En lui prescrivant des tâches quotidiennes, ce traitement permet à Aris de se replonger dans la vie ordinaire. Il rencontre Anna, une femme également en convalescence.

Apples, un scénario intéressant

Dans ce long-métrage, on suit la rééducation d’un homme amnésique. Le réalisateur aborde le sujet d’une manière intéressante, en faisant de l’amnésie une pandémie. À l’heure où le mot pandémie a déjà pris tout son sens, il est intéressant de voir d’autres formes de ces maux humains. Une fois touché par ce mal, le protagoniste doit réaliser une série d’actions pour récupérer la mémoire. Ces actions sont comme une rééducation à la vie « normale ». Mais certaines actions semblent n’avoir aucun sens…

Un esprit vintage

Le film n’a pas vocation à nous situer dans le temps. On comprend que l’intrigue se déroule à l’époque moderne. Cependant, nous ne savons pas si nous sommes en 1980 ou en 2010. Mais de nombreux indicateurs tendent à définir ce film comme « vintage ». D’abord, le format en 4:3. C’est le format historique utilisé pour les films au début du XXe siècle.

Ensuite, ce sont les décors, les tenues et les accessoires qui lui confèrent cet esprit vintage. En effet, lorsque le protagoniste doit se prendre en photo, il le fait avec un appareil instantané ; il écoute ses instructions sur cassettes. L’ameublement de l’appartement qui lui est confié n’est pas contemporain non plus. En fait, les meubles semblent dater des années 70/80. Tout cet univers vintage, transposé dans un appartement aux couleurs ternes, pose une question. Le film se déroule-t-il dans la Grèce actuelle ? Si oui, ce mobilier et ces objets seraient certainement une manière de montrer le manque de moyens des hôpitaux. Si non, cela pourrait placer la chronologie du film dans le dernier quart du XXe siècle. 

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Le protagoniste tenant un appareil instantané.

Des acteurs qui installent un trouble

Le film est agréable à regarder, il n’y a pas de longueurs. Cependant, de nombreux points ne sont pas éclaircis.

Les acteurs jouent très bien leurs rôles. En effet, ils participent à notre compréhension du film, mais ils nous perdent aussi. Les acteurs qui jouent les médecins donnent une grande ambiguïté à leur rôle. L’acteur principal joue avec justesse et son regard, souvent perdu, nous donne vraiment l’impression qu’il est amnésique. Enfin, l’actrice qui joue la femme amnésique rend son personnage insaisissable, ce qui est très intéressant. Chacun tient son rôle avec justesse et nous piège parfois.  

Dans tous les cas, le réalisateur semble vouloir jouer avec le spectateur. Il cherche à nous égarer en laissant des questions sans réponse. Certaines parties du film sont de cette manière très opaques, alors que l’histoire générale est limpide.

Apples pose de nombreuses questions. C’est sans doute la volonté de Christos Nikou qui joue avec notre compréhension de l’histoire. Le film est à voir sur la plateforme en ligne du festival

Apples, Christos Nikou – Trailer

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