En compétition officielle de Les Arcs Film Festival, The Whaler Boy est le premier long-métrage de Philipp Yuryev, réalisé avec des acteurs non professionnels. Le réalisateur russe nous emmène dans le détroit de Béring, mais c’est une histoire universelle qu’il nous raconte.
Synopsis : Leshka vit dans un village isolé du détroit de Béring. Comme la plupart des hommes de son village, il est chasseur de baleines. Suite à la récente arrivée d’Internet, il rencontre une belle fille, sur un site de webcam. Il est maintenant déterminé à retrouver cette camgirl dans le monde réel, où un voyage fou l’attend.
La force de l’image
Si l’on doit retenir une chose de ce long-métrage russe, c’est bien la force de ses images. Tout d’abord, il faut commenter l’utilisation d’un format 4:3 ou bien carré. En effet, c’est le 16:9 qui remplace le plus souvent ce format. Dès les premières images, on sent donc que le film se veut à part. À l’instar du film de Wes Anderson, Le Grand Budapest Hôtel, lui aussi tourné sous ce format. De plus, cela donne un aspect ancien intéressant au film.
Ensuite, la présence limitée des dialogues est assez remarquable. En effet, le film revient aux origines du cinéma, faisant passer la plupart des messages uniquement par l’image. Dès le début du film, on nous montre le rêve américain avec des enseignes lumineuses caractéristiques, puis la fameuse camgirl, pour finir dans une petite pièce remplie de chasseurs de baleines dans le détroit de Béring. Ce contraste est frappant. En effet, Internet vient d’arriver dans le village du protagoniste et les hommes découvrent les vidéos pornographiques en ligne.
Les images du film se succèdent et ne se ressemblent pas, entre l’immensité de l’océan, de la toundra et l’intimité des logements. Chacune a son caractère, sa force qui nous sensibilise à cette histoire si loin de nous. Chaque image revêt un caractère photographique presque documentaire, à l’instar des images de pêche à la baleine.
Un récit initiatique
Plus qu’une histoire d’amour à sens unique, ce long-métrage est un véritable voyage initiatique. Même si Leshka ne voyage pas à l’autre bout du monde, il change. En effet, l’arrivée d’Internet lui fait découvrir les vidéos en direct. Cependant, il n’a pas tous les outils pour comprendre les enjeux de ces vidéos. D’abord, il ne parle pas la langue qui est écrite sur les vidéos. Ensuite, il ne sait pas que la femme en ligne ne peut pas le voir. Il tente d’apprendre la langue, mais ne comprend malheureusement pas assez tôt le reste.
Lorsqu’il décide de partir à la recherche de cet amour improbable, il quitte tout ce qu’il connaît. C’est alors le début d’une seconde partie du film. En effet, après la quête de la compréhension et la « séduction », le héros part physiquement à la recherche de cette femme, comme une sorte de quête dans les récits initiatiques. Mais en partant à sa recherche, le héros finit par se trouver lui-même. Finalement, Leshka découvre qui il est. Tout cela est le but même du voyage initiatique, dans la plupart des cultures.
En compétition officielle du festival, n’hésitez pas à voir ce film. Pour découvrir d’autres films de la sélection, rendez-vous sur la plateforme en ligne du Les Arcs Film Festival!