Après le chef-d’œuvre que fut le premier volet, Rocky est de retour pour une suite qui contribue énormément à l’ascension de ce mythe cinématographique incarné par Sylvester Stallone.
Synopsis : Après son combat contre Apollo Creed, Rocky a des difficultés dans sa vie familiale. De plus, son ancien adversaire tente toujours de prendre sa revanche.
Après avoir raconté un émouvant portrait d’un homme tentant de trouver sa place dans le rêve américain, cette suite relate les étapes d’une escalade vers le sommet. Rocky II : La Revanche (ce titre français peut sonner ridicule) délivre cette fois une formidable leçon de victoire tout en conservant cette part d’humanité fidèle au premier volet.
Depuis qu’il emporta l’Oscar du meilleur acteur, Stallone a tourné dans deux autres films. Tout d’abord, il joua dans F.I.S.T (1978). Cet excellent drame social, beaucoup trop méconnu, sur des licenciements a été réalisé par Norman Jewinson. Ensuite, l’acteur s’embarque dans la réalisation et signe La Taverne de l’enfer, l’histoire de trois frères se débrouillant dans le quartier de Hell’s Kitchen à New York. Finalement, il décide de rempiler pour cette suite de Rocky en s’imposant également à la réalisation. Probablement le meilleur qui pouvait arriver à la future franchise, tant Stallone se livre corps et âme à ce personnage remarquable.
Un portrait admirable
Le long-métrage ne bénéficie plus de l’effet de surprise du premier volet. Mais il se pose toujours dans ce contexte misérabiliste et non pas dénué de cynisme. Rocky II dresse le portrait de famille du boxeur qui peine à s’en sortir. Rocky Balboa souhaite alors en découdre à nouveau avec Apollo Creed pour remporter son titre de champion du monde, afin de connaître une meilleure vie. Un orgueil plus démesuré que dans le premier volet, mais dont le film reprend presque le même schéma.
Bien qu’il puisse ressembler à un remake du premier volet, ce second opus inverse certaines tendances. Au début, Rocky voulait montrer au monde qu’il n’est pas un moins que rien. Dans le second volet, il a peur d’en être un. De plus, sa femme Adrian, mais aussi Creed lui-même, sont bien plus mis en avant, établissant une vraie connexion avec le personnage principal. Enfin, ce Rocky II préfère parler de vocation, car tout renvoie à la passion du héros de Philadelphie. Il en résulte alors un portrait avec des airs de déjà-vu, mais qui reste toujours aussi beau et touchant.
En revanche, Rocky II propose un affrontement final époustouflant, montrant l’apogée de toutes les raisons pour lesquelles Stallone s’est battu. Un combat difficile, qui propulse la saga vers une nouvelle ère, celui du triomphe. Tout le cheminement parcouru à travers cette préparation et ce combat si intense est une source d’inspiration. Un symbole de réussite, mais aussi d’admirabilité. Si Rocky a réussi malgré les difficultés, alors tout le monde peut réussir. Ce film, c’est un hymne à la victoire du boxeur sur la vie, mais aussi à celle de son acteur-réalisateur qui joue désormais dans la cour des grands.
Rocky II est un drame humain saisissant, aussi brillant que son prédécesseur. Une très bonne suite à redécouvrir. D’ailleurs, à l’occasion des fêtes, Warner Bros a réédité la totalité de la saga Rocky, ainsi que la trilogie Creed, dans un coffret dédié !