« Bronx » : que vaut le film d’Oliver Marchal sorti sur Netflix ? [critique]

"Bronx" : que vaut le film d'Oliver Marchal sorti sur Netflix ? [critique]

Bronx est le polar Made in Netflix d’Oliver Marchal (36 Quai des Orfèvres). Un film agréable à suivre, mais en deçà de ce à quoi le réalisateur nous a habitués. 

Synopsis : Dans les quartiers nord de Marseille, les guerres de gangs font rage. Vronski, un flic de la brigade antigang, se retrouve avec son équipe en charge de l’enquête. Mais la situation dégénère rapidement. Pour régler la situation, Vronski et ses hommes vont être obligés de faire des choix mettant en péril leurs carrières et leurs vies…

Olivier Marchal dans son élément : le polar

Bronx s’inscrit dans la droite lignée de ce que sait faire Olivier Marchal. Le film nous conte ainsi une histoire de police et de rivalités, agrémentée de quelques voyous forts inquiétants.

Le réalisateur garde son talent pour écrire des personnages hauts en couleur et pour les mettre efficacement en scène. Ainsi, Bronx nous offre quelques moments particulièrement touchants, et ce, dès l’introduction.

À cela s’ajoute un casting cinq étoiles. Lannick Gautry, Jean Reno, Kaaris, Stanislas Merhar, Davis Belle… Le réalisateur sait s’entourer et diriger ses comédiens, créant une vraie synergie entre les personnages.

"Bronx" : Kaaris, Stanislas Merhar, Lannick Gautry et Davis Belle (de gauche à droite)
Bronx : Kaaris, Stanislas Merhar, Lannick Gautry et Davis Belle (de gauche à droite)

Malheureusement, lorsqu’on écrit des personnages aussi moralement ambigus, il est difficile de s’attacher sincèrement à eux. Certes, leurs interactions rendent ce groupe de flics agréable à suivre. Mais individuellement, aucun personnage n’est réellement attachant. Ce qui est dommage, car la proximité créée avec eux est une véritable réussite.

Une mise en scène efficace 

On ne va pas se mentir : Bronx ne nous offre pas un scénario très original… Il se rattrape néanmoins avec une mise en scène très immersive.

Le travail très minutieux sur les gros plans implique une vraie proximité avec les protagonistes, nous permettant de nous immerger au cœur de leurs tourments et de leurs dilemmes. Cette façon de filmer est très caractéristique d’Olivier Marchal depuis ses débuts, rendant ses films efficaces, même quand les intrigues sont un peu faibles.

De surcroit, le travail sur le rythme, le silence et la tension rend beaucoup de scènes particulièrement prenantes. Le passé de policier du réalisateur lui permet de nous offrir des moments de stress probablement hérités de ses expériences. En bref, Bronx est très efficace, malgré son scénario assez basique.

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Quid de la fin de Bronx ? [SANS SPOILERS] 

Bronx se conclut sur une scène sans équivoque quant au destin de chaque personnage que nous avons suivi. Une scène qui a de quoi laisser perplexe. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’elle est à la fois brillante et complètement ratée…

  • Brillante, car très brutale et particulièrement bien mise en scène. S’il y a bien une chose qu’Olivier Marchal sait faire, c’est établir une tension et des scènes brutes.
  • Ratée, car cela sort un petit peu de nulle part. Certes, il y avait eu un ou deux indices subtils, mais cela n’est pas vraiment suffisant pour justifier une telle conclusion.

Fort heureusement, l’efficacité de la mise en scène et le travail sur la bande-originale (Immortels par Alain Bashung) rendent cette conclusion puissante et mémorable, ce qui est, au final, le plus important dans un film.

S’il est en dessous de 36 Quai des Orfèvres ou encore Les Lyonnais, Bronx est un polar agréable à suivre, aidé par un casting et une réalisation très efficaces. Nul doute que ce film ravira les fans du genre, surtout en cette période propice à se poser devant Netflix

Bronx : bande-annonce (Netflix)

Journaliste, photographe et réalisateur indépendant, écrire et gérer Cultea est un immense plaisir et une de mes plus grandes fiertés.

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