Avec « Reflect », Disney dévoile sa première héroïne grande taille

Avec "Reflect", Disney dévoile sa première héroïne grande taille - Cultea

C’est une petite révolution chez le géant de l’animation Disney +. La plateforme de streaming vient de sortir Reflect, un court-métrage de deux minutes avec une héroïne enrobée. Une première ! Et comme une révolution ne suffisait pas, c’est la première fois qu’un film Disney traite de la dysmorphie corporelle.

Synopsis : Bianca est une petite danseuse de ballet. Ses complexes sont obsessionnels.

Les cheveux lisses, la silhouette filiforme, la peau blanche la plupart du temps… Force est de constater que les princesses Disney sont loin, mais alors très loin, de refléter la diversité des enfants qui les admirent. Pourtant, on ne compte plus les médecins, les psychologues ou encore les sociologues qui ont montré à quel point les dessins animés ont une influence sur les imaginaires et les comportements des enfants.

Il était donc plus que temps ! Alors que le body positive et l’acceptation de soi creusent lentement mais sûrement leur sillon dans notre société, Disney a désormais son héroïne grande taille. Hillary Bradfield, la réalisatrice de Reflect, est aussi à l’origine d’Encanto. Souvenez-vous, ce dessin animé mettait en scène Madrigal, une adolescente colombienne à lunettes et aux cheveux bouclés. La jeune femme a visiblement à cœur de célébrer la diversité des corps et des origines dans son travail.

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Sur les réseaux sociaux, Reflect a été plutôt bien accueilli. Sur Instagram, de nombreuses jeunes femmes ont affirmé qu’elles auraient bien aimé connaître Bianca quand elles étaient petites. Des Instagrammeuses connues pour leur lutte en faveur de la représentation de tous les corps ont également réagi, comme Louise Aubery, alias MyBetterSelf. Dans une story Instagram, l’influenceuse de 25 ans aux quelques 551 000 abonnés a salué avec enthousiasme l’initiative de Disney.

Alors, évidemment, il y a des maladresses. Certains ont regretté que Reflect ne soit qu’un court-métrage de deux minutes, noyé parmi tant d’autres. D’autres ont en outre déploré avec amertume que la morphologie de Bianca soit au cœur du film. Cela ne serait-il pas encore plus stigmatisant ? « A quand une héroïne qui vit sa meilleure vie, enchaîne les aventures et a même une jolie histoire d’amour sans que son poids soit au cœur de l’intrigue ?« , a-t-on notamment pu lire sur le site du magazine féminin Madmoizelle. Il s’agit là d’un reproche que l’on fait souvent aux quelques films qui daignent mettre en scène des femmes rondes. On a souvent l’impression que les actrices rondes n’incarnent que… des femmes enrobées, qui sont de surcroît mal dans leur peau. Comme si une femme aux formes généreuses ne pouvait pas croquer la vie à pleines dents.

A quand une héroïne qui vit sa meilleure vie, enchaîne les aventures et a même une jolie histoire d’amour sans que son poids soit au cœur de l’intrigue ?

Madmoizelle

Comment, cependant, faire autrement pour traiter de la dysmorphie corporelle ? Là encore, c’est un tournant chez Disney. Exit le prince charmant, le coup de foudre au premier regard (si peu réaliste quand on y pense), les enfants et toutes les injonctions désuètes du patriarcat. Place à la santé mentale et à la dysmorphie corporelle, donc. Derrière ce nom en apparence compliqué se cachent des troubles qui touchent de nombreuses petites filles. Les personnes atteintes de dysmorphie corporelle sont tellement obsédées par leurs complexes que cela perturbe leur vie, leurs interactions avec les autres. Bianca est obsédée par ses complexes. Elle se bat, littéralement, contre son corps, son reflet.

Avec Reflect, Disney commence à s’ancrer dans la réalité des petites filles (et ça fait du bien). Mais on en attend encore plus, évidemment…

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