Le 26 juillet 1953, Fidel Castro et 123 jeunes lancent une attaque contre la caserne de Moncada. Un terrible échec, mais qui créera plus tard le mouvement du 26 juillet, une organisation qui mettra à mal la dictature de Fulgencio Batista.
Alors qu’en 1948, avec l’élection de Carlos Prio Socarras, Cuba pense enfin découvrir la liberté et la démocratie, un événement vient tout chambouler. Le 10 mars 1952, le sergent Fulgencio Batista lance un coup d’Etat. Il se proclame président et suspend la constitution. Il renouvela son mandat en 1954 lors d’élections truquées. Le 1er novembre de cette année, il est élu avec 45% des voix des inscrits, ce qui représente 10% de la population cubaine.
L’attaque de la caserne de Moncada
Afin de renverser le dictateur en place, Fidel Castro, 26 ans, lance une attaque qui marquera Cuba, le 26 juillet 1953. Cette attaque est celle de la caserne de Moncada, située à Santiago de Cuba. Cette caserne compte 400 soldats et est la principale place forte de la région.
Fidel Castro n’est pas seul ; il est accompagné de 123 jeunes remontés contre le régime de Fulgencio Batista. Cette caserne est placée dans le far-est cubain, où les exploitations agricoles tirent profit, de manière souvent illicite, des immigrés haïtiens. Eux qui, venant d’un pays pauvre, se contentent d’un petit salaire sans se plaindre des conditions de travail.
L’équipe de Castro profite d’une nuit de carnaval pour lancer son attaque. Mais l’effet de surprise est en partie gâché par la présence inattendue de deux gardes à un endroit. Certaines sources soulignent que la mission fut aussi un peu gâchée par la maladresse de Fidel Castro en voiture, alors qu’il conduisait l’une des quinze voitures assaillantes.
Au final, l’attaque de la caserne fut un échec qui causa la mort de bon nombre de personnes. L’équipe de Castro tuera 22 soldats. Les soldats se montrèrent alors sans pitié, tuant les assaillants, et même ceux qui se rendaient. La moitié des assaillants a trouvé la mort ce jour-là. L’attaque deviendra un prétexte pour le dictateur Batista afin de torturer et exécuter 55 prisonniers.
Des révolutionnaires se préparent au Mexique
FIdel Castro est arrêté et condamné à 15 ans de prison sur l’isla de Pinos. Cependant, en 1955, après 18 mois d’incarcération, il sera libéré, grâce à l’intercession de Monseigneur Enrique Pérez Serantes, ami de son père Ángel Castro.
En se réfugiant au Mexique, Fidel Castro fondera le « mouvement du 26 juillet » le 12 juin 1955. Un parti politique armé aux tendances anti-impérialistes, marxistes et nationalistes. Il regroupe notamment les survivants de l’échec de la caserne de Moncada. Il organise et forme les futurs combattants.
À Mexico, il fera la connaissance le 8 juillet 1955 de l’Argentin Ernesto « Che » Guevara. La participation de Baptiste Franck Pais aida aussi grandement à la fondation de ce mouvement. Ce dernier devait organiser la fondation du mouvement du 26 juillet, avant que Castro n’arrive au Mexique.
Le mouvement du 26 juillet
L’année d’après, Castro et son organisation débarquent à Cuba, sur la Playa Las Coloradas. Batista, informé de leur venue, les fit arrêter trois jours plus tard. Encore un échec pour Castro, qui leur échappe avec seulement 11 de ses hommes.
Finalement, c’est en 1957 que le mouvement enregistre ses premières victoires. Avec ça, ils deviennent populaires aux yeux des Cubains. Pendant ce temps-là, Batista fait assassiner à tour de bras les révolutionnaires rattachés aux mouvements adverses du sien. Deux clans clairs se font face, et le M-26-7 prend de l’importance.
Le mouvement détient désormais un Q.G. à la Plata (Santiago de Cuba). Plus tard, Raul Castro en implante un deuxième dans la sierra de Cristal. Batista et son armée ne parviennent plus à maîtriser le mouvement. Che Guevara et Camillo Cienfuegos installent de nouveaux fronts. Guisa, la sierra des Escambray… Les hommes de Castro enchaînent les victoires.
« Fidel Castro a toujours eu beaucoup de respect pour les prisonniers de guerre pendant la guérilla. Aucun n’a été abattu, ils recevaient des soins médicaux et certains ont rejoint la guérilla. » – René Gonzalez, historien
Le mouvement est rejoint par de nombreuses personnes s’improvisant combattants. L’armée en face est démoralisée et les soldats désertent en masse. Le peuple renverse le pouvoir. Certains, comme Fidel Castro, Che Guevara, Huber Matos ou Camilo Cienfuegos, resteront dans l’Histoire du pays.
Le dernier jour de décembre 1958, le mouvement du 26 juillet prend les commandes de Cuba. Ils n’étaient pas seuls. D’autres mouvances révolutionnaires anti-Batista combattaient à leur côté.
Depuis le putsch de Batista en 1952, les guérillas et assassinats auront fait entre 1500 et 20 000 morts dans le pays. Après le retour de Castro à Cuba et sa prise de pouvoir, le 26 juillet devient une fête nationale dans le pays.
Sources :