Durant son existence, l’être humain a su se faire comprendre par le biais de diverses inscriptions. Neandertal avec ses dessins picturaux, les Egyptiens avec leurs hiéroglyphes ou encore les Mayas avec leur écriture syllabographique. Mais quelques inscriptions restent encore sources de débats historiques et éthologiques. C’est le cas pour les géoglyphes de Nazca.
De nombreuses représentations
Situés dans le sud du Pérou, les géoglyphes de Nazca appartiennent à un site qui s’étend sur 750 km². Créées entre -500 av JC et l’an 500 de notre ère, ces figures furent découvertes en 1926 par l’archéologue péruvien Toribio Mejia Xesspe. Lesdites lignes sont au nombre de 800 et représentent environ 300 figures géométriques ainsi que 70 dessins qui s’inscrivent dans le registre animalier.
Dans ces différents registres, on retrouve : un singe (93 m de long sur 55 m de large), un condor (134 m de long), une araignée (47 m de long), un colibri (50 m de long), un lézard ou un gecko, un cachalot… Mais on retrouve aussi des mains, un « astronaute », un compas, un arbre et des trapèzes. Étudiées depuis maintenant plus de 80 ans, les lignes de Nazca ont naturellement entrainé la naissance de nombreuses théories.
Une fonction astronomique ? la théorie de Maria Reiche
La théorie la plus répandue est celle de Maria Reiche. L’archéologue allemande a étudié les géoglyphes pendant plus de 40 ans et est arrivée à la conclusion suivante : les lignes s’inscrivent dans une fonction astronomique et calendaire. Selon celle que l’on surnomme « la Dame de Nazca », les géoglyphes représentent la volonté des populations à l’origine de ces lignes, de créer un calendrier solaire ou un observatoire des cycles astronomiques.
Pour appuyer sa théorie, Maria Reiche s’allie avec Paul Kosok, un anthropologue américain. Les notes de ce dernier affirment que les lignes sont orientées vers le coucher de soleil. La lumière s’accorde parfaitement avec les lignes. Maria Reiche reprend les travaux de son associé. Après de nombreuses recherches, elle découvre que certaines lignes convergent vers le solstice d’été. Une découverte qui appuie un peu plus sa théorie quant au rôle astronomique des géoglyphes.
Comme exemple de cas pour appuyer sa théorie, elle reprend la figure de l’araignée. Selon Maria Reiche, la figure zoomorphe représente la constellation d’Orion. Trois des lignes de l’insecte représentent la déclinaison de trois étoiles qui constituent la ceinture astronomique.
Des géoglyphes pour la mise en place de rituels ? La théorie de Johan Reinhard
A l’opposé de Maria Reiche, on trouve Johan Reinhard. Selon lui, les lignes de Nazca présentent une tout autre volonté de la part de leurs créateurs.
D’après ses travaux, les lignes sont en réalité des messages envoyés aux cieux, afin de s’adresser aux dieux des eaux. Situées dans une région très sèche, les lignes de Nazca, selon leurs directions, orientent vers les lieux où se tiennent des rituels. Ces rituels auraient pour but d’honorer les dieux afin que la pluie vienne sur les sols. De la pluie nait alors les bonnes récoltes.
Les lignes de Nazca, selon l’explorateur, permettaient donc aux populations de communiquer avec les divinités et leur demander des faveurs. Une idée que l’on retrouve dans son livre The Nazca Lines : A New Perspective on their Origin and Meanings (1986). Une théorie soutenue par l’anthropologue Anthony Aveni.
Pour appuyer sa théorie, Johan Reinhard présente la signification des animaux : l’araignée représente la pluie, le colibri représente à la fertilité, tandis que le singe fait mention à la région d’Amazonie, une région ou l’eau est abondante.
Les géoglyphes sont adressés aux extraterrestres ? La thèse ufologique d’Erich Von Daniken
Cette hypothèse semble farfelue, mais elle existe bel et bien. Elle fut proposée en 1968 par Erich Von Daniken, auteur de plusieurs livres pseudo-scientifiques. Ce dernier explique ainsi que les populations ont pris conscience de l’existence d’une autre civilisation que la leur, à travers les cieux. Les géoglyphes seraient donc des messages adressés aux extraterrestres, ou alors des pistes d’atterrissage pour leurs vaisseaux.
Malgré la nature peu crédible de cette hypothèse, Maria Reiche prit le temps d’y répondre en expliquant qu’il était tout simplement impossible pour des vaisseaux de se poser sur ces sols. En effet, leur constitution ne le permet tout simplement pas.
Aucun élément concret n’est venu étayer cette idée, qui reste cependant très populaire auprès des ufologues. Malgré tout, difficile de ne pas penser au géoglyphe de « l’astronaute » quand on parle de cette hypothèse. Celui-ci représente ce qui semble être un homme qui salue le ciel. Un appel pour des peuples venus d’ailleurs ?
Aujourd’hui, les lignes de Nazca attirent de nombreux archéologues. Mais elles attirent aussi les curieux. Il est possible de les voir par le ciel, mais aussi grâce à un mirador. Même s’il ne permet pas de visualiser la majorité des géoglyphes, il reste une bonne alternative pour ceux qui ne peuvent pas prendre l’avion.
Sources :
- Les lignes de Nazca, l’un des plus grands mystères de l’Amérique du Sud – National Geographic
- Les lignes de Nazca : cette enigme archeologique qui continue-de fasciner au Perou – GEO
- Les Lignes de Nazca – Wikipédia
ces traits permettaitent l’hydratation des sols, technique très développée au Pérou