Depuis quelques années, de nombreuses Américaines parlent avec une voix qui grésille. Ce phénomène a même un nom : le vocal fry (friture vocale en français). Il consiste en fait à glisser dans un ton plus bas en fin de phrase, jusqu’à faire grésiller sa voix. Aujourd’hui, on vous explique ce phénomène !
La voix qui grésille, un phénomène répandu
Le vocal fry est une façon de parler largement répandue aux États-Unis, qui existe maintenant depuis plusieurs années. Les femmes semblent le pratiquer plus que les hommes. C’est en effet ce qu’a constaté le Dr. Nassima Abdelli-Beruh, professeure au département d’orthophonie de l’université de Long Island (New York). Elle a observé ses étudiants et s’est rendue compte que les jeunes femmes pratiquaient le vocal fry quatre fois plus que les garçons.
Néanmoins, on faisait déjà grésiller sa voix dans les années 1990. Le meilleur exemple est sans doute la chanson Baby One More Time de Britney Spears, sortie en 1998. Parmi les exemples contemporains, se trouvent surtout Kim Kardashian (et ses sœurs, d’ailleurs), Katy Perry ou encore l’actrice Zooey Deschanel.
Une tendance apparemment désavantageuse pour les femmes
Le phénomène est tel de l’autre côté de l’Atlantique que de nombreuses études ont été réalisées sur le vocal fry.
En soi, baisser sa voix est synonyme d’autorité. Il s’agirait en effet d’un moyen de se montrer plus « sérieux » en le faisant. La chercheuse Dr. Rindy C. Anderson explique :
« L’homme est un mammifère comme les autres. Plus un individu volumineux use d’un ton grave, plus, inconsciemment, il arrivera à s’imposer aux yeux des autres. Il m’arrive aussi d’apprendre à mes patients à poser leur voix pour les aider lorsqu’ils peinent à trouver du travail. »
Pour autant, cela aurait davantage d’effets négatifs que positifs à l’embauche. L’étude du Dr. Anderson sur l’impact du vocal fry sur l’embauche des jeunes femmes a en effet montré qu’une personne était plus susceptible d’être embauchée si elle utilisait sa voix naturelle. Par la suite, Carmen Fought, professeur de linguistique au Pitzer College de Claremont, en Californie, met aussi en garde contre le vocal fry. Elle avance qu’en l’entendant, notre interlocuteur pourrait nous penser peu assuré, voire stupide. D’autres expliquent que cela pourrait aussi connoter un certain manque d’intérêt. Pas très optimal, en somme…
Certains se demandent si le phénomène ne va pas bientôt arriver en France. Vu l’influence des États-Unis, c’est très probable.
Sources :