Les Brontothères, également connus sous le nom de « bêtes tonnerre », étaient des géants massifs vivant en Amérique du Nord il y a environ 50 millions d’années, pendant l’Éocène. Mais quelle est donc cette espèce étrange, survenue après les dinosaures ?
C’est après la fin de l’âge des dinosaures, il y a 66 millions d’années, que les mammifères ont commencé à gagner en taille. Les uniques survivants dépassaient rarement la taille d’un petit chien. Vingt millions d’années plus tard, il n’était pas rare de voir les mammifères dépasser la tonne. Après le bouleversement causé par l’astéroïde à la fin du Crétacé, les écosystèmes terrestres ont été bouleversés.
Les premiers brontothères sont apparus il y a 54 millions d’années sur l’actuelle Amérique du Nord. Ils étaient relativement petits, avec un poids d’environ 20 kg. Au fil du temps, l’espèce n’a cessé de produire une descendance plus imposante, avec la moitié des espèces connues pesant plus d’une tonne.
La paléontologue Gemma Benevento nous explique le modèle évolutif des brontothères :
« Si l’on considère les mammifères dans leur ensemble, certains groupes ont connu une croissance de leur corpulence, d’autres ont conservé des tailles diverses et variées alors que certains sont presque toujours restés petits. Les mammifères ont colonisé le monde sous une multitude de formes après la disparition des dinosaures et les brontothères ont réagi en développant un vaste éventail de morphologies, mais les plus grands semblent avoir évolué plus souvent et subsisté plus longtemps que leurs congénères miniatures. »
De nombreux avantages grâce leur taille
Ces animaux étaient des créatures solitaires et passaient la plupart de leur temps à chercher de la nourriture. Les brontothères étaient des herbivores et se nourrissaient de plantes telles que des arbustes et des buissons, souvent difficiles à digérer.
Ces créatures du tonnerre préféraient souvent la végétation épaisse et feuillue des forêts humides à celle plus résistante poussant au ras du sol.
À cette époque, les plantes accessibles en hauteur étaient des ressources hautement disponibles. Grâce à leur taille, les mammifères pouvaient donc accéder à une ressource abondante avec une faible concurrence.
Les grands brontothères pouvaient ainsi accéder à la nourriture située plus en hauteur. Leur taille leur servait aussi à échapper à la menace des carnivores qui ciblaient les espèces plus petites. Ils parcouraient plus facilement de grandes distances vers des régions verdoyantes que les petits herbivores.
Les brontothères de petite taille avaient bien du mal à survivre aux côtés des herbivores séduits par le même type de végétation.
Une envergure démentielle
Ces colosses mesuraient plus de 2 mètres et pouvaient facilement dépasser les 3 tonnes.
Leur tête massive représentait environ un tiers de leur corps. Elle était munie d’une paire de cornes droites et pointues. Chez certains individus, les cornes pouvaient aller jusqu’à plus d’un mètre. Les brontothères avaient également une mâchoire inférieure en forme de faux, pour brouter des plantes coriaces.
De nombreux scientifiques pensent que les brontothères ont évolué à partir d’un ancêtre commun avec les rhinocéros modernes. Ils partagent de nombreuses caractéristiques anatomiques, comme leur système digestif complexe et leur peau épaisse et plissée. Mais ils ne possédaient pas de sabots, mais plutôt des doigts recouverts d’ongles.
L’extinction des Brontothères
A la fin de l’Éocène, il y a environ 30 millions d’années, les brontothères ont commencé à disparaître. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Des changements climatiques ont réduit la disponibilité des plantes, source de nourriture principale des brontothères. L’apparition des carnivores terrestres est aussi un des facteurs qui a pu causer leur disparition.
L’extinction des brontothères a également eu un impact sur l’évolution des mammifères. Ils faisaient partie des perissodactyles, groupe dont les chevaux, les rhinocéros et les tapirs sont issus. Lorsqu’ils ont disparu, d’autres espèces de cette famille ont émergé et ont prospéré.
Aujourd’hui, il ne reste plus de Brontothères vivants, mais leur impact sur l’écosystème actuel perdure toujours.
Sources :