Le commandant Cousteau : défenseur moderne des océans

Le commandant Cousteau : défenseur moderne des océans - Cultea

« One Ocean Summit », le premier sommet créé pour la protection des océans, s’est terminé le 11 janvier dernier. Plusieurs jours de conférences entre spécialistes ont été établis pour décréter des mesures autour de la préservation marine. Les océans étaient jusqu’alors les grands oubliés de la prise de conscience écologique. Il a fallu attendre 2022 pour que l’on consacre enfin un événement à cet espace planétaire. Si les mesures étatiques et internationales se sont faites attendre, les dénonciations de l’urgence marine, elles, avaient été clamées bien avant. Et une figure sort du lot : il s’agit du commandant Cousteau.

Créateur de l’océanographie

Jacques-Yves Cousteau naît en 1910 et disparaît en 1997, laissant derrière lui les majeures découvertes océanographiques du siècle.

Quand il atteint ses 20 ans, il entre à l’Ecole Navale et devient officier canonnier. C’est un accident grave de voiture qui met fin à la carrière d’aviateur qu’il entreprend dans l’armée. En 1936, il essaie des lunettes sous-marines. Sa passion bascule alors des cieux à la mer et ne le quitte plus. Il met à profit son instinct inventif pour développer, avec l’ingénieur Emile Gagnan, le scaphandre autonome en 1943. Le monde sous-marin devient enfin perceptible.

Le commandant Cousteau - Cultea

Ses inventions ne se limitent pas au scaphandre. En effet, en 1946, il améliore le vêtement « à volume constant » permettant de nager dans les eaux les plus froides, l’ancêtre de nos combinaisons étanches actuelles. Il crée en 1950 la « soucoupe plongeante (SP-350) » avec l’ingénieur Jean Mollard, un sous-marin deux places qui peut descendre jusqu’à 350 mètres de profondeur. En 1965, les perfectionnements de la machine lui permettent ainsi d’atteindre les abysses sous 500 mètres. Enfin, avec le professeur Lucien Malavard et l’ingénieur Charrier, il développe le principe de la « Turbovoile ». Il s’agit d’un système spécifique de propulsion éolienne, dont il va équiper son bateau tout aussi connu que lui : l’Alcyone.

Lanceur d’alerte

Jacques-Yves Cousteau et ses amis Philippe Tailliez, officier marine et plongeur sous-marin, et Frédéric Dumas, pionnier de la plongée, forment le groupe des « Mousquemers ». Il se met avec eux à arpenter les mers au travers de sa Calypso. Cousteau filme tous les voyages dans cette embarcation. Les productions audiovisuelles ainsi créées mettent en avant les problématiques rencontrées en mer : l’impact de l’homme, la pollution, la surexploitation des ressources marines, la dégradation des côtes… Toute l’écologie marine y passe.

En 1974, il crée « The Cousteau Society », une organisation à but non-lucratif de droit américain ayant pour but l’exploration océanographique et la protection de la faune des mers. En 1981, en France, naît la Fondation Cousteau qui deviendra l’Equipe Cousteau, arpentant encore les mers aujourd’hui. Le commandant est aussi à l’initiative d’une pétition mondiale de 1990 visant à sauver l’Antarctique de l’exploitation minière.

The Cousteau Society, l'Equipe Cousteau - Cultea

Cousteau devient ainsi un symbole de cette conscience écologique. En 1992, il est l’invité officiel de la conférence des Nations Unies pour l’environnement et le développement à Rio de Janeiro. Ce sont plus de 70 films et de 50 livres qui font sa renommée. Si son action militaire lui avait conféré le rang de chevalier de la légion d’honneur, son implication scientifique l’a promu Officier et Commandeur. Tantôt membre de l’Académie des sciences des Etats-Unis, tantôt directeur du musée océanographique de Monaco, il reçoit le prix international des Nations Unies pour l’environnement en 1977, la médaille de la liberté du président des Etats-Unis en 1985, l’inscription au tableau d’honneur des individus qui se sont distingués pour la protection de l’environnement en 1988 et devient membre de l’Académie française en 1989. Un palmarès hors du commun et international qui ne peut être oublié aujourd’hui.

Même si le commandant a disparu, les questionnements qu’il a émis n’ont jamais été plus actuels. Ils ont une résonance toute particulière dans la situation d’urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons. Pour sûr, il aurait adoré parcourir le cinquième océan découvert l’année dernière, mais aurait-il été satisfait des conclusions tirées lors du « One Ocean Summit » ? 

 

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