5 ans après la mort de Michel Legrand, David Hertzog Dessites nous dresse son portrait et nous raconte son histoire dans Il était une fois Michel Legrand. Un grand voyage rempli d’émotions, d’affection et de musique…
Il était une fois Michel Legrand : un film fait avec le cœur
On ressent une immense sincérité dans Il était une fois Michel Legrand, de par le personnage qu’il était et qu’on nous présente ; d’autre part à travers la façon dont il nous est montré. Il y a dans ce film une grande affection de la personne dont on conte l’histoire couplée à un amour incontestable de la musique et du cinéma. Les intervenants sont choisis avec minutie et nous parlent d’un Michel Legrand qu’ils ont bien connu que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle.
Le réalisateur figure dans le film aux côtés de son sujet durant les derniers mois de sa vie et on sent bien le lien qui unissait les deux hommes. C’est aussi ce qui nous pousse à penser que le film a été fait avec la plus grande des tendresses.
On se sent ému aux larmes à de nombreuses reprises tant son univers nous fascine et tant on ressent l’affection qui est portée à son travail et à sa personne. Le film a clairement un parti-pris, et c’est l’hommage à ce grand homme du monde de la musique. Un hommage qui fonctionne très bien en tant que tel.
Un manque d’identité
Seulement, Il était une fois Michel Legrand manque d’identité créative. La réalisation manque d’audace et le fil narratif est assez décousu. On se retrouve devant un film qui nous présente tout un tas d’informations de manière disparate sans qu’il y ait vraiment de construction narrative. On a un début et une fin, mais au milieu on se perd un peu dans tout ce flot d’informations.
L’identité du film c’est son sujet : Michel Legrand, et sa personnalité haute en couleur. Cela mêlé à une réalisation plus créative qui ressemble moins à un documentaire pour la télévision aurait donné un très grand film. L’expérience n’est pas gâchée pour autant car elle est en effet portée par monsieur Legrand et sa vie pleine de surprises, ainsi que par l’amour mis dans le projet.
Le documentaire est l’un des genres qui permet le plus de montrer une personnalité, des intentions de mise en scène, une véritable aura. Ce film manque d’aura malgré la forte personnalité dont il nous présente la vie.
Une odyssée pleine d’intérêt
Ce qui tient aussi le film, c’est que c’est une plongée dans un univers extrêmement intéressant. Si le traitement des informations n’est pas toujours ordonné, elles n’en restent pas moins fascinantes. On traverse le jazz des années 50, le cinéma de Jacques Demy, les collaborations de Legrand avec de nombreux artistes musicaux, l’Hollywood des années 60…
Une épopée qui nous fait rêver alors qu’on découvre le parcours de vie d’un monstre sacré du cinéma et de la musique. Le tout est rempli d’archives et de témoignages précieux pour l’Histoire avec un grand H, celle de la culture et de l’art.
Il était une fois Michel Legrand se veut parfois déconstruit mais terriblement sincère et fascinant de par ce qu’il raconte. Un documentaire de deux heures que vous pouvez découvrir dans très peu de salles, mais qui en vaut le détour. En salles depuis le 4 décembre.