Gengis Khan, né Temujin, est le plus grand conquérant de tous les temps. Enfant des steppes, il a unifié les tribus d’Asie centrale pour devenir un empereur craint et respecté.
Enfance tribale
Temujin naît vers 1160 dans les steppes de l’actuelle Mongolie. Il est issu des Xianbei, peuple turco-mongol organisé en tribus nomades. Son père est chef de clan. Les différents clans sont en guerre, soit les uns contre les autres, soit contre les Turcs et les Tatars. Les nomades vivent dans des yourtes, élèvent des yacks et des moutons, puis se déplacent selon la saison.
Dès ses 9 ans, Temujin (ou « le plus fin acier ») est fiancé à la fille d’un autre clan. Son père meurt peu après d’un empoisonnement et la direction de son clan est reprise par un clan ennemi : les Tayitchiout. Il sera plus tard capturé par ce même clan, duquel il parviendra à s’exfiltrer grâce à l’un de ses membres.
Temujin part vivre chez sa belle-famille et épouse sa fiancée Börte. Sa nouvelle famille se fait enlever par la tribu des Merkit, mais Temujin se met en tête de les sauver. Il mène l’assaut contre cette tribu à l’aide d’autres chefs de clans, les écrase et libère ses proches. Peu de temps après, son premier fils naît (1182), suivi par trois autres de 1184 à 1193.
Gengis Khan, l’unificateur
Arborant sa longue barbe, Temujin crée des alliances avec d’autres clans et prend la direction de différentes tribus. Il vainc les Tatars et domine la Mongolie centrale et orientale. Par la suite, en 1206, il se fait élire Gengis Khan, c’est-à-dire empereur universel. En réunissant une assemblée de chefs de clans, il a su se positionner en leader des tribus mongoles.
Khan, avec pour objectif de conquérir tous les territoires voisins, se met à l’œuvre. Combattant sanguinaire, il laisse parfois des survivants afin que ceux-ci content son histoire. La méthode paye : certains ne résistent même plus à ses troupes et choisissent de se rendre. Il fait même plier une dynastie de l’ouest, la dynastie des Xia, qui lui propose un accord de paix tout en soumettant son armée à celle de Gengis Khan. Ralliant les Qarluq, les Ouïghours et les Khitans, il installe un proto-état fondé sur un code politique et moral, le Yasak.
Intégration et égalité
Gengis Khan est à la tête d’un grand empire : au lieu d’essayer d’unifier toutes les mœurs et pratiques, il intègre les différences. De ce fait, il risque moins de provoquer un effondrement causé par un mécontentement d’une partie des habitants. Il n’impose pas de religion unique ; sa seule exigence est que l’impôt soit payé. Ainsi, si la plupart des Mongols se convertissent au bouddhisme, d’autres deviennent manichéistes, d’autres encore chrétiens.
Dans l’armée, il impose une égalité stricte. Le but de ces mesures égalitaires est de créer une solidarité et une loyauté entre les plus hauts gradés et les soldats. L’armée est plus que jamais soudée, ce qui explique aussi les succès des campagnes impériales.
L’empereur octroie également aux femmes les mêmes droits que les hommes. Elles ont le droit de monter à cheval, ainsi que de participer à la politique.
Gengis Khan, tombeur de la Chine et de la Russie
En 1211, Gengis Khan s’attaque à la Chine. Pendant deux ans cependant, son armée est retenue au-delà de la Grande Muraille. Ses hommes vont devoir contourner l’édifice qui n’est pas encore terminé. Ils passent ainsi par la Mandchourie, au nord-est du pays, jusqu’à rallier le fleuve Jaune. À partir de là, ils vont se diriger vers Pékin, qui tombe après un long siège. La dynastie des Jin est vaincue pour le moment, mais conserve tout de même du territoire. L’Empire s’étend alors de l’ouest de la Mongolie à l’est de la Chine : il est temps de l’étendre vers l’ouest.
L’armée mongole se dirige vers l’Ouzbékistan, conquiert Boukhara et Samarcande, finissant par prendre l’actuelle Moscou, et même Kiev. La relève sera plus tard assurée par sa famille. À la mort de son petit-fils Kubilaï Khan en 1294, l’Empire mongol fait 33 millions de m², ce qui en fait le plus grand Empire de tous les temps.
Gengis Khan, quant à lui, s’éteint en août 1227 en ayant conquis les terres de la mer de Chine jusqu’à la mer Caspienne. Enfant d’une tribu mongole, il a su faire plier les plus grandes dynasties asiatiques avant de mourir d’un accident de cheval pendant une partie de chasse. Son corps, jamais retrouvé, repose probablement au cœur des montagnes mongoles.
Sources :