David-François Moreau signe une splendide partition pour le film Un silence si bruyant d’Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova. À travers un documentaire d’une heure et demie, Emmanuelle Béart a souhaité lever le voile sur l’inceste en s’appuyant sur de nombreux témoignages et en dévoilant son propre cas. Ce film a libéré la parole sur l’inceste et rencontre actuellement un grand écho général.
David-François Moreau, né à Paris en 1972, est un compositeur autodidacte. Il étudie depuis l’adolescence l’écriture et l’orchestration au contact des partitions de Gesualdo, Rameau, Schumann, Berg, Boulez, Scelsi et Warne Marsh.
Depuis une vingtaine d’années, il est compositeur de musiques de film, compositeur, arrangeur et réalisateur de chansons (Cali, Patrick Bruel). Il écrit des musiques pour la danse contemporaine (Thomas Lebrun et Raphaël Cottin) et le théâtre (Luc Bondy, Marie-Louise Bischofburger, Olivier Brunhes). Il est aussi directeur artistique pour le jazz (Trio Viret, Edouard Ferlet) et joue régulièrement du piano et de la guitare électrique sur ses créations.
David-François Moreau évoque son travail
Pour la musique du film Un silence si bruyant, David-François Moreau a opté pour la retenue et la sobriété. Il donne ainsi du même coup un poids incroyable à chaque note et chaque mélodie.
« J’ai travaillé parfois une harmonie majeure presque instantanément rendue
mineure. Des mélodies qui débutent et retombent. Des murmures effacés. Une musique de silences et des valses sourdes.Il y a des musiques d’enfance, des presque-comptines inachevées, des fragments de joies. C’est tendre aussi, souvent.
Certaines pièces sont en mouvements, entêtants, fantomatiques ou vitaux. » a-t-il expliqué.
Tour à tour, le film choral accorde la voix à ces personnes dont les souvenirs, troublés par le temps et la souffrance, se succèdent. Pour reconstituer leurs récits, des dessins s’animent à l’écran sur des mélodies au piano. Autant de choix de réalisation qui font de Un silence si bruyant un film qui ne plonge jamais dans le mélodrame et qui parvient à faire un récit précis, malgré la lourdeur du sujet, pour faire cesser ce silence. Anastasia Mikova raconte :
« Au fur et à mesure des rencontres, Emmanuelle Béart a voulu, elle aussi, se retrouver face à la caméra. L’intimité et la proximité de chaque histoire lui ont donné envie de faire partie de cette narration. Nous avons ainsi pris le temps de créer de véritables relations de confiance avec Norma, Joachim, Pascale ainsi que Sarah et sa mère. Nous avons pris le temps de faire ces entretiens, où l’on s’interroge, on se confie. Il ne s’agit pas là de simples séquences avec des questions prédéfinies. »
Ecoutez la bande originale du film Un silence si bruyant d’Emmanuelle Béart.