"Amore mio" de Guillaume Gouix : un road movie poignant [critique]

Avec Amore mio, Guillaume Gouix signe son premier long-métrage en tant que réalisateur. Dans ce film, il met en avant le jeu des actrices Elodie Bouchez et Alysson Paradis, qui interprètent deux sœurs. Sur fond de la perte du conjoint de Lola (Alysson Paradis), elles s’entraînent dans un road trip à la recherche du soleil et d’une complicité perdue.

Synopsis : Lola perd brutalement Raphaël, son mari, et refuse de se rendre à l’enterrement de celui-ci. Elle convainc sa grande sœur, Margaux, de prendre la route pour fuir le plus loin possible, accompagnée de son fils Gaspard. A travers ce périple qui les mène vers l’Italie, les deux sœurs réapprennent à se découvrir en tant qu’adulte.

Un film émouvant

S’il y a une chose à dire sur ce film, c’est qu’il est émouvant. Pas triste comme on pourrait s’y attendre, mais attendrissant. On suit le périple de ces trois personnes qui apprennent à se découvrir, et c’est beau. Ce sont des relations humaines que nous montre Guillaume Gouix à l’écran.

Parfois, le format carré de l’image et les mouvements nerveux de la caméra nous font même penser que ce que l’on regarde est plutôt issu de la réalité. Comme si une personne avait souhaité documenter ce road trip avec une caméra amateur. Cela apporte un côté intime. D’ailleurs, très souvent dans le film, vous remarquerez que certains personnages filment avec leur téléphone. On est, grâce à ce procédé, plongés dans l’intimité des personnages.

Deux actrices au sommet

Dans son premier long-métrage, Guillaume Gouix forme un duo d’actrices qui interprètent parfaitement les deux sœurs que tout oppose. Chacune crève l’écran à sa manière. Elodie Bouchez joue une grande sœur qui enfouit ses propres sentiments. Quant à Alysson Paradis, son personnage cherche à tout prix à survivre au décès de son mari. Elle recherche donc le frisson de la vie. En somme, le duo est explosif et nous donne des moments de rires ou d’engueulades totalement exaltants.

Guillaume Gouix a su mettre en valeur les deux actrices. En effet, il filme plus souvent le visage des personnages que les paysages. Cela fait de ce road movie une véritable introspection, un voyage à l’intérieur de lui-même pour chaque personnage. On se cherche, on se connaît, on se retrouve… C’est l’histoire de ces deux sœurs, plus que d’un deuil, que nous montre le réalisateur.

En somme, Guillaume Gouix réalise un très bon premier long-métrage. Il sait apporter l’émotion au spectateur, tant par sa manière de filmer que par la direction des actrices. Le film sort au cinéma le 1er février.