Deux études récentes de la revue Nature partagent les analyses des échantillons prélevés sur l’astéroïde Bennu, révélant des éléments essentiels à la création de la vie sur Terre.
Et si des corps extraterrestres avaient permis l’apparition de la vie sur la planète Terre ? C’est ce que semblent confirmer deux études parues dans Nature le 29 janvier 2025. Menés par la mission OSIRIS-REx de la Nasa, les résultats des analyses de l’astéroïde Bennu amènent les scientifiques à revoir certaines hypothèses.
Les chercheurs ont, entre autres, découvert des composants nécessaires. Il s’agit des cinq bases azotées qui composent l’ADN et l’ARN sur Terre, telle qu’elle est connue. Des composants qui avaient déjà été découverts sur d’autres météorites. Et 14 des 20 acides aminés qui sont retrouvés dans les protéines des organismes vivants. Les composants trouvés sur Bennu proviendraient du nuage moléculaire ayant donné naissance au Soleil et ses planètes.
Cet astéroïde est donc un témoin de la formation du Système solaire. Bennu n’a pas beaucoup changé depuis sa formation.
Caractéristique de Bennu
- Type d’astéroïde : Carboné (riche en carbone, possiblement porteur de matière organique).
- Diamètre : Environ 500 mètres.
- Âge : Plus de 4,5 milliards d’années (formé peu après la naissance du Système solaire).
Proximité avec la Terre : C’est un géocroiseur et il a une très faible probabilité d’impact avec la Terre en 2182.
Une particularité intrigante
Sur Terre, les acides aminés des êtres vivants sont majoritairement de type « gauche » (left-handed). C’est une orientation moléculaire essentielle à la chimie du vivant. Pourtant, les échantillons collectés sur Bennu contiennent autant de structures gauches et droites (right-handed). Cette observation remet alors en question la théorie selon laquelle des astéroïdes similaires à Bennu auraient directement apporté les briques de la vie sur Terre.
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A contrario, Bennu possède une quantité significative de sels minéraux (sulfates, chlorures, fluorures de sodium), notamment des carbonates et des phosphates. D’après les scientifiques, ceux-ci se seraient formés il y a des milliards d’années, après l’évaporation d’eaux salées présentes sur l’astéroïde Bennu. Ces conditions chimiques auraient donc pu créer un environnement propice à la formation de molécules plus complexes, faisant apparaître la vie.
Aussi, Bennu montre une présence de minéraux hydratés, surtout des argiles se formant en présence d’eau. Il a donc pu être exposé à de l’eau par le passé ou que ces composants se sont formés dans des conditions riches en eau.
Des travaux capitaux pour notre compréhension du monde
Pour rappel, ces échantillons proviennent des données prélevées en 2020 par la sonde OSIRIS-REx qui les avaient rapportés sur notre planète en 2023. Si les météorites peuvent être contaminées en traversant l’atmosphère terrestre, ces échantillons ont été conservés dans un conteneur hermétique et inspectés dans un environnement protégé. Ce sont 122 grammes qui ont été ramenés.
Ces découvertes révèlent aussi que ces astéroïdes ne sont pas seulement des blocs de roche et de glace, mais des mondes dynamiques ayant connu diverses transformations propices à la vie sur Terre.
Bien que ces preuves scientifiques soient encourageantes, elles ne constituent pas de preuves définitives. D’autres planètes ont été impactées par des météorites sans y avoir développé de vie. Quels sont les éléments déclencheurs qui ont permis cette réalisation sur Terre ? C’est une interrogation qui subsiste encore. Au total, ce sont soixante laboratoires à travers le monde qui étudient les fragments de Bennu.
Bennu sert de modèle pour préparer d’éventuelles missions de déviation d’astéroïdes. Et même sous forme de glace, l’eau peut être essentielle pour la survie humaine dans l’espace. Si des astéroïdes comme celui-ci contiennent de l’eau, cela pourrait être une ressource clé pour les futures missions spatiales. Notamment pour l’exploration de Mars.
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