C’est au cœur d’un village éloigné de tout que nous découvrons les frères Pedro et Jimi, témoins d’une malédiction qu’ils ne comprennent pas. Dans leur incompréhension et leur impulsivité, ils ne vont faire qu’empirer les choses et involontairement libérer un démon inarrêtable. When Evil Lurks les suit dans un récit sanguinolent et profondément humain.
When Evil Lurks : une réalisation millimétrée
When Evil Lurks est un film survolté qui maitrise parfaitement son rythme. Il s’amuse à nous surprendre et surtout à nous choquer. La panique est constante et cela s’illustre à travers de nombreux aspects. Il est par exemple rare qu’on ait le silence complet, un bruit parasite viendra toujours nous titiller l’oreille. Le travail du son est précis et contribue à un tout, un rassemblement de détails qui font du résultat global une bulle anxiogène parfaite. Alors qu’on assiste à de nombreuses scènes agitées, rien n’est jamais illisible. Un visionnage satisfaisant malgré la dégueulasserie ambiante.
L’imagerie horrifique est sale, le possédé est pustulant et le sang gicle de tous les côtés. Les gros plans de liquides répugnants nous sautent au visage. Mais pourtant, le film n’en fait jamais trop. C’est un récit gore assumé qui n’a pas peur de montrer, mais qui ne dépasse jamais la barrière de la lourdeur.
Cette précision et cette subtilité sont impressionnantes et en résulte un visionnage fascinant, rien que d’un point de vue technique. Un ovni horrifique sale, mais minutieux qui ne nous bave pas ses ressorts au visage… On en redemande.
La superstition, l’instinct de survie et les démons qui nous poursuivent
Tout au long du film, on nous parle des possédés comme d’une légende urbaine. Il existe des règles pour se défendre face au diable en personne. La prévention existe, mais la majorité des gens décident de ne pas y croire. La superstition en elle-même affecte les protagonistes comme un poison. Puis, vient le démon, sans plus aucun doute.
Les personnages de When Evil Lurks sont écrits avec une grande justesse. Si le cliché du film d’horreur voudrait qu’on soit agacés par des protagonistes idiots qui ne réfléchissent à rien, ici c’est leur humanité qui joue avec nos nerfs. Pedro est un personnage impulsif qui prend des décisions idiotes et détruit tout ce qu’il touche. L’empathie peut nous faire défaut face à un caractère pareil, mais on ne peut nier que c’est logique. Le film ne cesse de nous dire que c’est un homme sanguin qui a auto-saboté toute sa vie. Ce n’est pas le héros inattendu, ce n’en est même pas un et le monde est dans un sacré pétrin s’il est entre ses mains.
Les caractères et les relations entre les personnages sont remplis de nœuds complexes dont on ne récupère parfois que de maigres informations. Et malgré quelques scènes d’expositions très directes, rien ne dépasse jamais cette logique inhérente au film. Tout est cohérent : les règles à respecter, le fonctionnement du démon, les histoires des uns et des autres et surtout l’humanité qui les englobe.
When Evil Lurks est un excellent film d’horreur fortement déconseillé aux âmes sensibles. Les fans du genre devraient se régaler devant cette pépite à la fois sanguinolente et sensible.