« Superman For All Seasons » : un hommage incontournable [critique]

« Superman For All Seasons » : un hommage incontournable [critique]

Pour la première fois en France, pour le 18 avril, Urban Comics, éditeur en France de la gamme DC Comics, fête l’anniversaire de l’Homme d’Acier à travers le Superman Day. C’est donc l’occasion idéale pour se plonger dans l’univers du super-héros par le biais d’un récit culte : Superman For All Seasons. Retour sur la mini-série qui a laissé une marque indélébile au sein de sa mythologie.

Superman For All Seasons : une aventure intimiste

Dès les premières pages, Jeph Loeb annonce sans détour la teneur de ces 4 numéros composant cette mini-série. On parcourra les 4 saisons d’une année majeure pour l’Homme de demain : son départ de Smallville et ses premiers pas à Metropolis. On suit donc un Clark Kent encore innocent, plein d’espoir mais également de doutes, qui devront se confronter au regard du monde le jour où il se révèlera à eux. C’est bien entendu cela qui rend le cœur du récit touchant et prenant. On nous propose ici une histoire fortement intimiste qui se concentre autour des caractéristiques du personnage et du message qu’il veut faire passer face à l’adversité.

La première partie prend place au cours du printemps dans la ville où a vécu Clark durant son enfance et s’intéresse autour de l’éclosion du héros et le début de son émancipation. Tout cela, vu par la perspective de son père adoptif Jonathan Kent, renforce cette introspection et cette envie de littéralement s’envoler pour aider le reste de la planète. Il est vrai que l’on revoit à nouveau ce passage de la vie de Clark Kent, qui a déjà connu de nombreuses déclinaisons par le passé, mais ce qui démarque cette mini-série des autres histoires est sa sincérité et sa simplicité, à l’image de Superman.

Tim Sale, artiste qui avait affirmé son style et son talent quelques années plus tôt dans Batman Un Long Halloween pour finalement nous quitter prématurément en 2022, nous fournit des planches qui appuient d’autant plus cette recherche légère, mais marquée avec un magnifique travail autour des aquarelles qui collent de la meilleure des manières avec l’intention de l’auteur. Ces premières aventures narrées à Smallville permettent de poser les bases de la personnalité de l’Homme d’Acier, de ses interrogations et de ses doutes qu’il traversera au fil de sa vie, surtout à la suite de son arrivée dans la ville de Metropolis.

Sa relation avec Lana Lang fait partie des points forts de l’histoire et cet avis est d’autant plus renforcée quand l’on voit que l’histoire du dernier chapitre est racontée via son point de vue. Jeph Loeb prend le temps de la développer et de créer un lien indéfectible entre les deux personnages, lien qui servira de soutien et d’encouragement face aux inquiétudes du jeune héros. Fait rare pour être noté, la solitude vécue par Clark Kent est développée tout au long du récit, que ce soit sa solitude en tant qu’extraterrestre mais aussi en tant que citadin dans une ville qui est à mille lieux de celle de son enfance.

À Metropolis, tout est plus grand, moins terre-à-terre et convivial, comme Tim Sale arrive si bien à le démontrer avec ses nombreuses planches. En effet, les cases grouillent de personnages et de vie quand l’action se passe à Smallville alors que l’architecture rectiligne, les gratte-ciel et les bureaux prédominent quand Clark Kent débarque dans la ville de demain.

Une véritable compréhension de l’univers de Superman

Les personnages emblématiques de l’univers de l’Homme d’Acier ne sont pas non plus oubliés. Jonathan et Martha Kent apportent la part d’humanité et d’espoir qui définit le super-héros durant ces moments intimes en leur compagnie et durant les instants de contemplation dans les champs de famille Kent avec parfois la tête tournée en direction des étoiles. Lois Lane possède une part importante dans le récit en s’adressant directement au lecteur au cours du chapitre suivant l’arrivée de Clark à Metropolis, un choix idéal pour Jeph Loeb qui lui permet de mettre en avant les interrogations de la journaliste face à l’arrivée de ce surhomme dans sa vie et dans celle des habitants de Metropolis.

Lex Luthor prend en main logiquement la narration de la saison automnale où tous les espoirs et motivations du super-héros kryptonien sont remis en question et où il en profite pour reprendre possession de la ville. Il est malgré tout marqué physiquement sans le vouloir par l’arrivée impromptue du super-héros avec la perte progressive de ses cheveux qui le décrédibilise peu à peu aux yeux du lecteur, tant le contrôle de son image est un enjeu majeur du personnage. C’est donc un choix habile de la part du scénariste et du dessinateur de faire transparaître la faiblesse du milliardaire de cette façon. 

Même si l’accent est essentiellement mis sur l’aspect intimiste du personnage de DC, l’action n’est pas en reste et dès que cela survient, Tim Sale met les bouchées doubles. La structure habituelle des cadres est bousculée et les cases sont élargies pour faire transparaître la grandiosité de ce qui s’y passe et renforce l’héroïsme de Superman face aux dangers.

Certains pourraient dire que le style choisi par Tim Sale ne coïncide pas avec l’univers du super-héros, d’autres que l’histoire racontée par Jeph Loeb suit un schéma très classique. Malheureusement, ce serait raté toute la poésie et la tendresse qui transparaît à travers les pages de Superman For All Seasons. Notre héros au grand cœur fait parfois face à de nombreux doutes, mais garde toujours en lui l’espoir d’offrir une vie meilleure à tous et qui se battra jusqu’au bout pour y arriver, quel qu’en soit le prix. Et ça, Jeph Loeb et Tim Sale l’ont bien compris.

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