Les négociations avancent dans le rachat d’UGC par le groupe CANAL+

Les négociations avancent dans le rachat d'UGC par le groupe CANAL+

UGC, groupe français majeur du cinéma et de la production audiovisuelle, est l’un des plus gros exploitants de cinémas en France avec une cinquantaine de salles. Avec l’annonce de ce rapprochement, Studio Canal tend à accélérer son développement.

CANAL+, acteur majeur du paysage cinématographique français

CANAL+ a affiché mardi son ambition de peser encore davantage dans le paysage du septième art, en annonçant des « négociations exclusives » avec le réseau majeur de salles de cinéma UGC, dont il espère une prise de contrôle « en 2028 ». Le groupe, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, a annoncé avoir lancé des « négociations exclusives » avec UGC pour une entrée minoritaire dans son capital (34%). Le groupe envisage ensuite « une prise de contrôle éventuelle » de l’exploitant de cinémas en 2028. Une acquisition en plusieurs étapes donc, mais qui souligne une stratégie mûrement réfléchie.

Depuis sa création en 1984, CANAL+ est devenu l’un des acteurs mondiaux des médias et du divertissement, avec près de 27 millions d’abonnés répartis dans 52 pays. CANAL+ est le plus gros financeur du cinéma français. Quant à son studio de production et de distribution, StudioCanal, il est le premier studio de cinéma et de télévision européen, avec 200 films et 80 séries par an.

La galaxie médiatique de Vincent Bolloré continue de s'étendre
La galaxie médiatique de Vincent Bolloré continue de s’étendre

Mais les liens entre les deux entreprises ne sont pas nouveaux. En 2021, UGC et CANAL+ s’étaient déjà alliés pour proposer une offre « illimitée » commune à destination des jeunes, en combinant l’abonnement aux chaînes de Canal+ et le pass UGC Illimité. Ainsi, le président du directoire de Canal+, Maxime Saada salue un partenariat « stratégique de longue date » de son groupe avec la chaîne de cinémas.

Le rachat d’UGC continue d’étendre la galaxie médiatique de Vincent Bolloré

La participation actionnariale de Vincent Bolloré dans les médias, et dans une moindre mesure dans l’édition, permet au milliardaire de créer une véritable synergie médiatique et culturelle afin de promouvoir ses intérêts économiques, mais surtout son idéologie. Il contrôle également de manière plus ou moins étroite des studios, des boîtes de production audiovisuelle, des salles de spectacle, des plateformes de diffusion en ligne, des enseignes commerciales, des éditeurs de jeux vidéo : un véritable empire culturel qui peut faire craindre non seulement pour la qualité de l’information, mais aussi pour la liberté artistique.

Vincent Bolloré a déjà prouvé par le passé que la liberté d’expression ou d’opinion sur ses médias était une notion relative. Les artistes et humoristes préfèrent s’abstenir de toute critique, par crainte de censure, voire d’exclusion pure et simple. On a par exemple Sébastien Thoen qui en avait fait les frais, en novembre 2020, se voyant licencié de CANAL+ après un sketch parodiant l’heure des pros, émission diffusée sur CNews, une autre chaîne du groupe.

En bref, les conséquences du rachat d’UGC par le groupe CANAL+ seront à mesurer ultérieurement, mais il y a de quoi s’inquiéter pour le milieu de la création cinématographique dans les prochaines années. 

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