Le saviez-vous ? Un jardin japonais se cache au cœur de Paris !

Charlotte Yankovitch
Charlotte Yankovitch
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C’est au cœur du XVIe arrondissement qu’il est possible de découvrir un jardin japonais et son pavillon de thé. Plus précisément dans l’annexe du Musée Guimet. C’est donc dans l’hôtel d’Heidelbach que se trouve ce joyau caché de tous. Nous vous emmenons à la découverte de ce lieu secret.

L’histoire du jardin

L‘hôtel d’Heidelbach est devenu l’annexe du Musée Guimet en 1991, dans le but d’y créer les galeries du Panthéon Bouddhique. Ce Panthéon Bouddhique abritait la collection de figures bouddhiques ramenée par Emile Guimet du Japon en 1876. Lors de leur visite au Panthéon Bouddhique, les visiteurs avaient alors la possibilité de découvrir un jardin japonais à l’arrière de l’hôtel particulier.

Premier jardin japonais du Musée Guimet.

Les jardins zen japonais sont la principale source d’inspiration de ce jardin. Il se composait de bambous, de pontons et d’une pièce d’eau principale. C’était un endroit très apaisant et où les visiteurs aimaient se rendre.

Cependant, dans le cadre de la rénovation de l’hôtel, le Panthéon Bouddhique a été supprimé. Ce sont des expositions temporaires et des collections de mobilier qui l’ont remplacé. Le jardin, quant à lui, a été entièrement repensé et rénové. Il accueille d’ailleurs depuis 2001 un pavillon de thé.

Le nouveau jardin japonais

Dans l’optique de créer un nouveau paysage, deux spécialistes de l’architecture japonaise ont été conviés à dessiner le nouveau jardin. L’architecte franco-japonaise Agnès Latour-Kurashige et l’historien d’art Jean-Sebastien Cluzel se sont associés dans la réalisation de ce lieu.

Ils ont choisi de supprimer la pièce d’eau et une partie de la végétation pour créer un dialogue entre l’architecture de l’hôtel, celle du pavillon de thé et le jardin. De cette manière, ce nouveau jardin est essentiellement minéral.

Nouvel aménagement du jardin japonais.

Les architectes ont donc choisi de créer une autre forme de jardin japonais. En effet, si les jardins japonais comportent très souvent des pièces d’eau, ils possèdent aussi souvent une partie entièrement sèche. Cette partie du jardin zen est appelée jardin sec, en japonais : karesansuiCe sont des pierres, roches et mousse qui composent essentiellement ce type de jardin.

Ici, les architectes ont fait le choix d’ajouter de la végétation. En effet, ils ont ajouté des végétaux japonais comme le cerisier du japon ou bien les bambous nains pour jouer sur un principe du jardin japonais : le caché-montré. Cette technique nommée miegakure, en japonais, consiste à cacher une partie du jardin qui ne sera visible que lorsque que le visiteur se déplacera. Finalement, c’est l’effet de surprise qui est important dans ce concept du « caché-montré ». Le promeneur doit toujours être dans la découverte du jardin. Il ne doit pas découvrir le jardin en un seul coup-d’œil. 

Le pavillon de thé

Niché au cœur de ce jardin, la construction d’un pavillon de thé a débuté en 2001. C’est l’architecte Nakamura Masao qui l’a dessiné. Les plus grands artisans du Japon l’ont construit. Ce pavillon a été conçu pour permettre l’organisation de cérémonies du thé au sein du musée.

L’artiste Daniel Arsham dans son jardin zen.

Deux écoles différentes mènent la cérémonie du thé au musée. Chaque cérémonie dure une heure et elle permet aux participants de comprendre l’importance accordée par les Japonais à la communion avec la nature. Cependant, les cérémonies du thé au Musée Guimet sont très prisées. Il faut souvent réserver plusieurs mois à l’avance.

Pour visiter ce jardin, il faut être patient. En effet, il est fermé la plupart du temps. Il n’est visible que lors de certains évènements ou bien lors des cérémonies du thé. Cependant, si vous passez par la rue de Lubeck qui donne derrière l’hôtel vous pourrez l’observer à travers les grilles… Par ailleurs, dès la semaine prochaine, l’artiste contemporain Daniel Arsham proposera son propre jardin zen au sein même du musée, à l’occasion de la carte blanche qui lui est accordée. 

 

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Guide conférencière diplômée, spécialisée en Histoire de l'art et passionnée de voyages. Ma passion pour l'écriture ma guidée jusqu'à Cultea !
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