Micro-histoire, Macrohistoire : quelles différences ?

Micro-histoire, Macrohistoire : quelles différences ?

L’Historiographie permet d’explorer les diverses manières d’écrire l’Histoire. Elle est donc, en réalité, pluridisciplinaire. On peut y trouver l’Histoire des genres, des sensibilités, ou même du présent. L’Historiographie n’a cessé de se développer au fil des siècles, proposant alors des courants de recherches. Mais deux courants de recherches sortent particulièrement du lot, à eux deux ils caractérisent bien l’Histoire dans sa grande globalité. Il s’agit de la micro-histoire et de la macrohistoire. Le préfixe souligne bien la différence entre ces deux notions. Explications. 

La micro-histoire : le sujet avant tout

Ce courant peut être perçu comme un courant de recherche qui prône le local.

La micro-histoire apparaît au cours des années 1970, autour de la revue Quaderni Storici. Il s’agit d’un courant qui souhaite proposer une nouvelle approche du social, qui se rapproche davantage du principe de la singularité.

Ce courant d’études souhaite, en réalité, démontrer ce qu’affirmait Émile Durkheim, un siècle auparavant. En 1895, dans son ouvrage Les règles de la méthode sociologique, il affirme que :

« Un fait social se reconnaît au pouvoir de coercition externe qu’il exerce ou est susceptible d’exercer sur les individus. »

En voulant se concentrer sur la singularité, les historiens qui utilisent la micro-histoire souhaitent comprendre l’évolution de leurs sujets. Que ce soit un objet, une personne, un médicament ou même un aliment. De plus, le courant de la micro-histoire permet de mettre des sujets en lumière.

Quelques livres qui s’inscrivent dans le courant de la micro-histoire :

  • Le dimanche de Bouvines (1973). Il relate de la bataille du 27 juillet 1214 entre le roi de France et une coalition redoutable. C’est un livre écrit par Georges Duby.
  • Le fromage et les vers (1976). On pourrait croire que le sujet du livre se trouve dans le titre, mais en réalité, l’ouvrage présente un meunier qui doit défendre ses idées devant le Saint-Office. Un livre écrit par Carlo Ginzburg. Ce livre est d’ailleurs la référence du courant d’études de la micro-histoire.
  • Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot (1998). Ce livre présente la vie d’un sabotier français qui a vécu au cours du XIXème siècle. À travers le livre, le lecteur découvre un tout autre XIXème siècle et ne se concentre pas essentiellement sur les aspects économiques dus au développement. Ce livre a été écrit par Alain Corbin.

La macrohistoire : le courant qui permet de voir plus grand !

Le préfixe « macro » permet de deviner facilement la différence avec la micro-histoire. Il ne s’agit là que d’un changement d’échelle.

Le principe de la macrohistoire a, en réalité, toujours existé. On peut également appeler ce courant de recherche « Histoire globale ». Il s’agit d’une étude qui s’intéresse d’une part, à la recherche des interconnexions entre plusieurs acteurs et d’autre part, aux enchevêtrements qui en découlent. En réalité, la macrohistoire ou Histoire globale, unit plusieurs domaines. Elle rassemble le domaine de l’histoire, de la géographie, de la sociologie et parfois même, celui des relations internationales.

Si ce courant d’études est le plus utilisé dans la discipline, la pratique de la macrohistoire suscite également de nombreux débats au sein de la communauté historique. De nombreux historiens pensent que la globalisation de l’Histoire n’est qu’un processus d’exclusion délibéré, plaidant alors une pratique historique élaborée dans un esprit d’échange, et non dans un esprit de revendication identitaire, national ou culturel.

À ceci s’ajoute la remise en cause de l’Histoire elle-même. Par exemple, Christopher Alan Bayly dans son ouvrage La naissance du monde moderne (2004) s’interroge sur un point :

« Pourquoi l’Europe s’est-elle imposée comme le centre de la planète au XIXe siècle ? »

La macrohistoire, pourtant très utilisée, démontre en réalité la complexité d’établir une vérité historique qui ne sera jamais remise en cause.

Désormais, lorsque vous lirez un livre d’études historiques, ou bien un livre qui s’inscrit dans la vulgarisation historique, vous pourrez désormais savoir si ce dernier s’inscrit dans le registre de la micro-histoire ou bien celui de la macrohistoire.

Sources :

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