L’expérience de Philadelphie, quand invisibilité rime avec secrets

Axel Juin
Axel Juin
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Au cours de la guerre froide, il plane sur le monde un climat austère vis-à-vis des forces militaires et de l’inconnu.

Les récits de mystérieuses expériences opérées en secret par l’armée pullulent alors, particulièrement aux Etats-Unis. C’est justement là-bas qu’est née l’une des histoires les plus mystérieuses et étranges relatées en cette fin de XXème siècle…

Un bateau ? Quel bateau ?

Selon la légende le 28 octobre 1943, le destroyer d’escorte Eldrige et son équipage auraient été utilisés pour conduire diverses expériences top secrètes, ayant pour but de rendre les navires américains indétectables. Des rumeurs circulant à l’époque clamaient que l’armée développait sur ce même navire des techniques pour générer un champ d’invisibilité.

Le chantier Naval de Philadelphie.

Le 28 octobre 1943, l’Eldrige aurait subi un test au large des chantiers Navals de San Francisco. Le navire aurait été alors rendu invisible puis téléporté entre San Francisco (Philadelphie) et Norflock (Virginie).

Divers témoins auraient alors aperçu le phénomène avant d’être contraints au silence par l’armée américaine. Cette dernière n’aurait d’ailleurs pas été au bout de ses peines. En effet l’expérience en question a grandement affecté l’équipage à bord du vaisseau. Une partie de ces hommes seraient devenus fous, ou définitivement invisibles. D’autres encore auraient fusionné avec le bateau lui-même dans un curieux et macabre spectacle.

Certains membres d’équipage auraient fusionné avec leur navire dans la mort.

Décontenancée par le déroulement et l’horreur engendrée par l’expérience, l’armée américaine aurait finalement abandonné ce projet trop risqué. Elle aurait aussi fait taire toute personne liée à ce test catastrophique de gré ou de force.

Toutefois, quelques voix et sources secrètes, affirmèrent que l’usage de technologies inconnues et peut-être même extraterrestres, aurait causé un tel désastre.

L’explication moins captivante

Bien évidemment, une telle histoire mettra sûrement l’eau à la bouche des amateurs de théories du complot. Cependant, il est peu probable que cette affaire ait jamais existé. Et pour cause, il s’agit d’un canular aussi gros qu’indigeste !

Celui-ci a commencé à circuler au courant des années 1950, à la suite de la publication de l’ouvrage The case for the UFO. La légende aurait alors été alimentée via un ensemble de lettres et de pseudo-témoignages ou révélations, démenties avec facilité par la suite.

En revanche, ce mythe moderne eut un tel impact chez l’oncle Sam que plusieurs films s’en inspirèrent, tels que le blockbuster Philadelphia Experiment (1984).

Le film Philadelphia Experiment reste l’adaptation la plus connue de la légende.

D’autres œuvres, notamment des documentaires pro-complotistes ou des séries télévisées, n’ont pas hésité à présenter l’histoire comme véridique ; à l’image de X-Files ou Triangle (2005).

Un peu de vrai dans tout ça ?

Même si l’expérience de Philadelphie relève de la pure invention, certains de ses éléments pris séparément ne sont pas dénués d’authenticité.

En effet, l’armée et la marine américaine ont bien testé diverses techniques de furtivité dans les années 1950. Ces tests visaient à rendre leurs navires invisibles aux radars ennemis par l’intermédiaire de câbles chargés d’un courant électrique. Cette technique devait aussi empêcher les attaques par armes magnétiques (torpilles, mines).

Par ailleurs, divers moyens de camouflage ont souvent été appliqués sur des vaisseaux en temps de guerre. Cela dit, ces procédures n’ont jamais garanti une invisibilité totale, elles n’ont suffi qu’à rendre ces vaisseaux moins apparents face aux sous-marins ennemis à grande distance.

Au final, l’expérience de Philadelphie ne découle que de la pure fantaisie. Elle reste néanmoins l’une des légendes urbaines complotistes les plus passionnantes et connues d’après-guerre.

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Etudiant en communication, passionné de journalisme, ouvert à diverses variétés de cultures et sujets. Intéressé par l'histoire, le cinéma, le folklore moderne et plus ancien ainsi que les sciences en tout genres.
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