Frida Kahlo : découvrez l’histoire derrière « La colonne brisée » !

Frida Kahlo : découvrez l'histoire derrière "La colonne brisée" ! - Cultea

Découvrez l’histoire de l’un des plus célèbres tableaux de Frida Kahlo : La colonne brisée !

Une brève biographie

La réussite scolaire de Frida Kahlo

La peintre mexicaine mondialement connue n’a pas eu une vie facile… Frida Kahlo naît le 6 juillet 1907 d’un père photographe d’origine allemande (Guillermo Kahlo) et d’une mère mexicaine (Matilde Calderón y González), dans sa célèbre « Maison bleue ». Dès l’enfance, les intérêts de Frida l’amènent à ne pas vouloir suivre le même parcours que les autres femmes mexicaines. Elle ressent un désir féroce de voyages, d’apprentissages et de libertés

Portrait de Frida Kahlo - Cultea

Mais dès l’âge de 6 ans, la jeune fille est atteinte par la poliomyélite, ce qui lui déforme le pied droit et lui vaut le surnom de « Frida l’estropiée ». À 15 ans, sa volonté de fer lui fait quitter son cours supérieur du Colegio Alemán à Mexico et réussir son intégration à la Escuela Nacional Preparatoria, le meilleur établissement scolaire du Mexique. Elle se fascine pour les sciences naturelles et se rêve alors médecin.

L’accident

Mais alors que la jeune fille est en pleine construction, un terrible drame survient, ébranlant à tout jamais sa vie. Tout juste âgée de 18 ans, le 17 septembre 1925, Frida prend le bus à la sortie des cours. Ce jour-là, le véhicule fait une sortie de route et percute un tramway. On dénombre plusieurs morts, tandis qu’une barre de fer transperce Frida de la cavité pelvienne à l’abdomen. Ses jambes, et surtout ses vertèbres, subiront les plus graves séquelles…

Elle doit dès lors rester dans son lit pendant plusieurs mois, alternant entre l’hôpital et chez elle. Pendant 9 longs mois, elle est coincée dans un corset de plâtre qu’on retrouve dans ses autoportraits (55 mentions sur ses 143 tableaux). C’est à partir de cet événement que Frida commence à peindre. Sa famille lui fait installer un miroir au-dessus d’elle afin qu’elle puisse se servir de son reflet comme modèle. Dans ce triste lit, elle peindra la majorité des œuvres qu’on lui connaît, extériorisant sa souffrance et son mal-être.

Frida Kahlo a peint une grande partie des ses tableaux pendant sa convalescence - Cultea

Frida Kahlo : la peintre

En 1928, Frida Kahlo s’engage dans le parti communiste mexicain, dans un pays encore trouble et instable. Elle lutte pour l’émancipation des femmes et contre la position machiste des hommes dans la société. À cette époque, elle rencontre le peintre Diego Rivera, alors âgé de 20 ans de plus qu’elle. Son nom restera dès lors associé à celui de Frida Kahlo. Les deux amants se marient rapidement en 1929 et tentent d’avoir un enfant, en vain. Les problèmes de santé de Frida causés par son accident lui font subir plusieurs fausses couches

Dès 1934, elle découvre une liaison entre son mari et sa sœur et décide de s’isoler en s’installant dans un appartement pour quelques mois. Ils ne cesseront alors de se tromper mutuellement, abreuvant leurs toiles de ces infidélités, Frida représentant sa solitude et sa tristesse de ne pas avoir d’enfants.

Frida Kahlo et Diego Rivera - Cultea

À l’automne 1938, Frida Kahlo présente ses œuvres pour sa première exposition individuelle, dans la Julien Levy Gallery, à New York, où elle obtient un grand succès. L’année suivante, elle se rend à Paris pour y exposer ses œuvres à Renou & Colle en mars. Elle y fera d’ailleurs la rencontre de nombreux intellectuels surréalistes, comme André Breton par exemple. À son retour à Mexico, elle s’installe chez son père et divorce avec Diego.

Des douleurs de plus en plus graves

Mais les douleurs de son corps la martyrisent toujours. Frida part alors à San Francisco pour tenter un traitement médical. Un an plus tard, elle se remarie avec Diego, le 8 décembre 1940.

À la mort de son père, Frida s’installe avec son mari dans la Maison bleue. Au fur et à mesure du temps, sa santé se dégrade. On l’oblige à porter un corset de fer, mais ses douleurs de dos deviennent tout de même de plus en plus intolérables. Elle subit 7 opérations successives de la colonne vertébrale. Sa convalescence dure 9 mois, manquant de la rendre folle. Pendant un temps, elle ne peut plus peindre… Mais dès que le médecin le lui autorise à nouveau, elle reprend son pinceau, encore allongée sur son lit !

Plus tard, atteinte d’une gangrène, on lui ampute la jambe droite. Malgré son handicap, elle continue de peindre et de militer. Mais le 13 juillet 1954, Frida Kahlo et ses souffrances s’éteignent. Elle est incinérée le lendemain, car « même dans un cercueil, elle ne veut plus jamais rester couchée ! ».

Ses souffrances physiques auront profondément marqué sa peinture - Cultea

La colonne brisée

Frida Kahlo, La Colonne brisée, 1944 - Cultea
Frida Kahlo, La Colonne brisée, 1944, Huile sur masonite • 33 x 43 cm • Coll. Museo Dolores Olmedo Patino, Mexico • © Leonard de Selva / Bridgeman images / © 2020 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F. / Adagp, Paris

Description

Frida Kahlo peint cet autoportrait en 1944. Au premier plan, on observe que l’artiste s’est représentée debout au milieu du tableau, face au spectateur. Nue de la tête aux hanches, seul le bas de son corps est protégé d’un drap immaculé. Notre regard se heurte au corset de métal qui enserre Frida, tout en laissant sans défense sa poitrine, ses épaules, ses hanches… Sur toute sa peau, d’innombrables clous, 56 en tout, la parcourent, descendant sur le tissu au niveau de sa jambe droite, celle qui la faisait le plus souffrir.

Plus intense encore, son triste être éclaté en deux, laissant apparaître une colonne brisée à la place de sa colonne vertébrale. Seule sa prison de fer, le corset, retient les deux parties de son corps accrochées ensemble. La colonne aux allures antiques s’élève, brisée à de multiples endroits et soutenant pourtant la tête de la peintre. Les larmes roulent sur les joues de Frida, en cascades d’argent.

Mais l’artiste qui nous fixe n’inspire pas tant la pitié que le respect. Son regard vous transperce, sans douleurs ou lamentations. Elle reste digne, brisée mais droite, les yeux devant elle, inexpressifs. Derrière elle s’étend un paysage désertique et infertile présentant de nombreuses failles.

Petite analyse

Avec ce que vous avez appris de la vie de Frida Kahlo, vous comprendrez sans nul doute quelques points-clés de ce tableau. Ici, la peintre se livre entièrement, entre souffrances et dignité. L’accident de ses 18 ans l’a brisée certes, mais ce ne sont pas seulement les douleurs physiques qu’elle ressent que la peintre a voulu représenter ici. L’arrière-plan est jonché de multiples failles qui forment de larges plaies béantes dans le paysage. C’est le cœur meurtri par les infidélités de son mari qu’elle peint ici, mais aussi son regret de ne pas pouvoir avoir d’enfants. Cet horizon désertique fait directement écho à l’infertilité de Frida Kahlo et contraste tristement avec son corps nu de femme qui aurait aimé être mère. Elle en souffrira d’ailleurs toute sa vie.

Les clous plantés dans sa chair appuient d’autant plus sur ces points sensibles qui la blessent. Chaque pic représente une blessure physique ou psychique subie par la peintre. Malgré tout, la gravité de son regard nous rappelle cette artiste éprise de libertés et de fierté qu’était Frida Kahlo.

Le tableau de Frida Kahlo est aujourd’hui exposé au musée Dolores Olmedo à Mexico, qui conserve 25 de ses œuvres et 145 de son mari Diego Rivera…

Sources :

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